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EDUCATION

 
REPUBLIQUE DU BENIN 
---------- 
MINISTERE DE L’EDUCATION  
NATIONALE ET DE LA RECHERCHE 
SCIENTIFIQUE 
 
 
 
 
 
REFORME DE L’ENSEIGNEMENT TECHNIQUE ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE 
 
 
DOCUMENT DE POLITIQUE ET D’ORIENTATION 
 
 
 
 
 
Cotonou, Mars 2001 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
SOMMAIRE 
 
Préambule 4 
 
1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle au Bénin  
 
1.1. Importance de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle 5 
 
1.2. Problématique de l’Enseignement Technique et de la Formation Profession- 
nelle au Bénin 
1.2.1. Contexte 6 
1.2.1.1. Enseignement Technique et Professionnel (ETP) 6 
1.2.1.2. Apprentissage 9 
1.2.1.3. Formation Professionnelle Continue 9 
 
1.2.2. Faiblesses  
1.2.2.1. Faiblesses générales 11 
1.2.2.2. Faiblesses spécifiques 
a) Enseignement Technique et Professionnel (ETP) 12 
b) Apprentissage 14 
c) Formation Professionnelle Continue 15 
 
2. Objectifs, résultats et atouts de la Réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle 
 
2.1. Objectifs de la Réforme 16 
2.2. Résultats attendus de la Réforme 16 
2.3. Atouts de la Réforme 17 
 
3. Stratégies à mettre en œuvre 
 
3.1. Restructuration du système de l’Enseignement Technique et Professionnel 
(ETP ) en un système de l’Enseignement Technique et de la Formation  
Professionnelle (ETFP) et mis en place d’un cadre juridique approprié 
3.1.1 Restructuration de l’ETP en un système ETFP 
3.1.2. Intégration d’instruments juridiques opérationnels et appropriés à l’ETFP 
dans la Loi d’Orientation de l’Education 18 
 
3.2. Orientations pour les nouvelles offres de l’ETFP induites par les  
différentes demandes sociales et économiques conformément aux  
nouvelles vocations 
3.2.1. Professionnalisation des formations initiales 19 
3.2.2 Introduction d’un système d’apprentissage dual 20 
3.2.3. Elargissement des offres en formation professionnelle continue 22 
3.2.4. Développement des offres de formation en faveur des groupes sociaux 23 
 
 
sensibles et défavorisés dans l’accès à la formation et à l’emploi 
3.2.5. Animation et vulgarisation de nouvelles technologies 25 
 
3.3. Création des conditions pour le renforcement des dispositifs de l’ETFP 25 
favorisant l’amélioration et l’élargissement de ses offres en conformité 
avec ses nouvelles vocations 
3.3.1 Instauration d’un cadre de partenariat, de concertation et de coordination 25 
entre les différents partenaires sociaux et les différents acteurs de la  
formation professionnelle 
3.3.2. Etablissement d’un cadre financier du système de l’ETFP 27 
3.3.3. Développement des ressources humaines d’encadrement 29 
pédagogique et d’administration 
3.3.4. Mise en place d’un système de vulgarisation, de sensibilisation, 30 
d’information et de communication 
3.3.5. Développement des filières de formation du système de l’ETFP 31 
3.3.6. Restructuration de la DETP auprès du Ministère chargé de l’Education 32 
nationale en une DETFP 
3.3.7. Création d’un nouveau cadre réglementaire et de nouvelles structures 33 
spécifiques aux établissements publics de l’ETFP  
 
Liste des documents consultés 34 
 
 
 
 
Liste des Abréviations 
 
ETP Enseignement Technique et Professionnel 
ETFP Enseignement Technique et Formation Professionnelle 
DETP Direction des Enseignements Technique et Professionnel 
MENRS Ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique 
MFPTRA Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Réforme Ad-ministrative 
 
CAP Certificat d’Aptitude Professionnelle  
BEAT Brevet d’Etudes Agricoles Tropicales  
CFPA Centre de Formation Professionnelle d’Abomey 
CPR Centre de Promotion Rurale 
MDR Ministère du Développement Rural 
FODEFCA Fonds de Développement de la Formation Continue et de l’Apprentissage  
MIPME Ministère des Industries et des Petites et Moyennes Entreprises 
MFE Ministère des Finances et de l’Economie 
MECCAG/PDPE Ministère d’Etat Chargé de la Coordination de l’Action Gouverne-mentale, du Plan, du Développement et de la Promotion de l’Emploi 
 
Préambule 
 
Les grandes orientations de l’économie du XXIè siècle, consécutives aux grandes mu-tations dans la société, appellent d’importantes innovations et des initiatives courageu-ses dans le secteur de l’éducation et de la formation professionnelle. Les systèmes d’enseignement technique et de formation professionnelle doivent s’adapter aux exi-gences de la mondialisation, à l’évolution constante des sciences et des technologies dont celles de l’information et de la communication susceptibles d’induire de nombreu-ses répercussions sur les plans socioculturels et économique. 
Le rôle de l’enseignement technique et de la formation professionnelle n’est plus à dé-montrer dans cette mutation qui doit être telle que, prenant en compte le besoin et le potentiel de l’individu dans la société, l’éducation devienne effectivement un droit fon-damental pour tout être humain, quel que soit son statut social. Grâce à une approche holistique qu’elle devrait désormais privilégier en intégrant tous les domaines de l’apprentissage, de l’enseignement général à l’enseignement professionnel, formel ou non, l’enseignement technique et la formation professionnelle devraient favoriser l’acquisition de connaissances et de compétences tout au long de la vie de l’apprenant. 
L’éducation doit aussi permettre l’égalité des chances d’accès à toutes les couches de la nation afin d’assurer un équilibre social nécessaire à la paix. L’enseignement techni-que et la formation professionnelle, composantes essentielles du système de l’éducation pour la mise en œuvre d’un développement effectif et durable doivent s’inscrire dans une vision plus globalisante intégrant toutes les composantes et tous les aspects de la formation pour l’insertion tout au long de la vie active. Les formules ac-tuelles de l’enseignement technique et de la formation professionnelle doivent être en harmonie avec les nécessités du marché et la vision des entreprises afin de mieux s’adapter aux transformations très rapides du monde moderne et répondre prompte-ment aux besoins nouveaux. 
L’attention doit être tournée vers les diverses innovations et expérimentations en cours et toutes les actions de formations jusque là marginalisées ou négligées en vue de leur exploitation ou intégration éventuelle dans le système. Des créneaux plus nombreux et plus performants pourront voir le jour afin d’augmenter et d’améliorer les possibilités d’offres de formation. 
Une telle perspective ne peut être réalisée efficacement sans une synergie dynamique entre les besoins du marché du travail et de l’emploi, les actions des professionnels de l’éducation et de la formation des opérateurs économiques et celles des décideurs politiques. 
Ce document présente des orientations stratégiques qui concernent essentiellement la Réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle comprenant l’Enseignement Technique et Professionnel (ETP) au niveau secondaire, l’Apprentissage et la Formation Professionnelle Continue. 
Il s’articule autour de trois axes principaux. Le premier fait l’état des lieux de l’Enseignement Technique et Professionnel (ETP), de l’Apprentissage et de la Forma-tion professionnelle continue au Bénin. Le second est consacré aux objectifs et aux atouts de la Réforme. La troisième partie propose les stratégies à mettre en œuvre dans le cadre de la Réforme. 
 
1. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle au Bénin 
 
 
1.1. Importance de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle 
 
L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle (ETFP) constituent l’ensemble des activités d’acquisition de connaissances, d’attitudes et d’aptitudes tech-niques et professionnelles de même que des modes de comportement social et politi-que permettant l’exercice d’un emploi. 
 
La performance économique d’un pays dépend non seulement de la qualité de sa main d’œuvre disponible mais aussi de sa capacité à produire en quantité et en qualité, dans un délai raisonnable. L’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle ne profitent pas seulement aux entreprises et à l’économie nationale, mais aussi à l’individu et à la société toute entière. Ceci légitime les projets de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle au regard de la politique du développe-ment économique et social et leur confère une dimension d’intérêt général. L’ETFP offre du personnel qualifié aux entreprises, influence de ce fait la productivité et la compétiti-vité de celles-ci et permet à l’individu d’acquérir des compétences, de se valoriser dans la société contribuant ainsi au développement de sa personnalité et à son insertion so-ciale.  
 
Enfin, grâce à l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, la société toute entière dispose d’un capital humain performant, facteur important de croissance économique, d’égalité des chances, de justice sociale, de transformation positive et d’évolution de la société. 
 
Par ailleurs, l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle constituent une condition nécessaire mais non suffisante pour le développement économique et social. 
Ils contribuent à ce développement par leur intégration dans des structures sociales, culturelles, économiques et politiques. Faisant donc partie de tout un système dont ils représentent un maillon essentiel, l’Enseignement Technique et la Formation Profes-sionnelle ne doivent pas être mis en œuvre de façon isolée mais doivent toujours être analysés dans le contexte spécifique de la politique éducative, économique et sociale du pays. 
 
 
1.2. Problématique de l’Enseignement Technique et de la Formation  
Professionnelle au Bénin 
 
1.2.1. Contexte 
Au Bénin, l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle se réalisent globa-lement selon leurs programmes, contenus et finalités, dans trois grands domaines : 
• l’Enseignement Technique et professionnel (ETP) : 
Formation initiale « classique », de préparation à l’exercice d’une profession. 
Dispensé généralement dans les lycées et collèges techniques, il est conçu pour permettre l’acquisition de connaissances assez étendues en même temps que les qualifications pratiques essentielles en vue de l’exercice d’une profession détermi-née 
• l’Apprentissage: 
Formation se déroulant en majeure partie dans un atelier et/ou dans une entreprise et régie par un contrat d’apprentissage, verbal ou écrit, et prévoyant les obligations mutuelles de l’apprenti et de l’employeur à qui incombe souvent seul la responsabili-té de dispenser la formation initiale dans un métier soumis à apprentissage. 
• la Formation Professionnelle Continue: 
Elle concerne tous les types et formes d’enseignement ou de formation permettant à un professionnel d’atteindre un niveau plus élevé d’éducation formelle, à un individu d’acquérir des connaissances et des compétences dans un domaine nouveau, à un autre encore d’améliorer des qualifications professionnelles déjà acquises dans une activité économique. 
 
1.2.1.1. L’Enseignement Technique et Professionnel (ETP) 
 
Il s’agit là des formations initiales «classiques» au niveau du premier et du deuxième cycles de l’Enseignement Technique et Professionnel. Elles sont conçues comme pre-miers programmes complets de formation conduisant à l’exercice d’une profession et sont organisées dans un cadre scolaire, d’une durée plus ou moins longue. 
L’ETP a pour cibles traditionnelles les jeunes sortants de l’Enseignement Primaire et Secondaire général. Il est conçu pour permettre l’acquisition de connaissances assez étendues en même temps que des aptitudes pratiques essentielles en vue de préparer les élèves à un emploi comme ouvrier qualifié, cadre moyen ou technicien. 
Selon les deux profils ainsi visés, on distingue deux composantes de l’ETP: 
a) l’Enseignement professionnel 
Il est destiné à donner les premiers niveaux de qualification requise à l’exercice d’un métier. Il comprend une instruction générale, une formation pratique de base permet-tant le développement des qualifications nécessaires à l’exercice d’un métier déter-miné et les études techniques théoriques en rapport avec celui-ci. Ici l’accent est gé-néralement mis sur la formation pratique.  
b) l’Enseignement technique 
Il comprend en principe une éducation générale, des études scientifiques et techniques théori-ques et l’acquisition des qualifications pratiques correspondantes.  
L’ETP s’effectue dans le cadre d’une éducation formelle c’est-à-dire d’un «Enseigne-ment institutionnel », qui se déroule dans les établissements publics et privés sous la tutelle du Ministère en charge de l’Education Nationale. Il fait partie du système éduca-tif. La réussite individuelle à l’issue de chaque niveau fait en principe l’objet d’une sanc-tion officielle (certificat, brevet, baccalauréat technique, diplômes de techniciens, etc.)  
 
Les acteurs intervenant dans l’ETP et qui assurent son financement sont l’Etat à tra-vers ses établissements publics, le secteur privé à travers ses établissements de forma-tion privés, les parents d’élèves, les Organisations Non-Gouvernementales et les parte-naires au développement. 
 
 
a) Les Offres de l’ETP  
 
Placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Education Nationale, l’Enseignement Technique et Professionnel offre des formations dans les domaines des Sciences et Techniques Industrielles (STI), des Sciences et Techniques Administratives et de Ges-tion (STAG), des Sciences et Techniques Agricoles (STA) et des Sciences Biologiques et Sciences Sociales appliquées (SBSA). 
Ces offres se réalisent actuellement dans 15 établissements publics et 112 établisse-ments privés.  
 
Les effectifs des élèves du système formel de l’ETP sont de 14 000 élèves environ en 2000 dont 8336 dans les établissements publics. 
Dans les établissements publics, la répartition des élèves dans les différentes filières se présente comme suit : 
• Sciences et Techniques Industrielles ( STI) : 2694  
• Sciences et Techniques Administratives et de Gestion (STAG) 3142 
• Sciences et Techniques Agricoles (STA) 921  
• Sciences Biologiques et Sciences Sociales appliquées (SBSA) 1579 
 
Les 15 établissements publics rattachés au MENRS sont : 
• 4 «Collèges d’Enseignement technique (CET)» (Natitingou, Ina, Pobè, Ouidah) 
• 3 «Lycées Techniques (LT)» («Coulibaly» Cotonou, Porto Novo, Bohicon) 
• 1 «Centre de Formation Professionnelle d’Abomey (CFPA)»  
offrant en principe les filières industrielles et commerciales 
• 3 «Collèges d’Enseignement Technique Agricole (CETA)» (Natitingou, Ina, Adja-Ouèrè) 
• 1 «Lycée Agricole (Médji de Sékou) (LAMS)»  
• 1 «Lycée Technique d’Enseignement Familial et Social (LTEFS) à Cotonou 
• 1 «Ecole Nationale des Infirmiers et Infirmières Adjoints du Bénin (ENIIAB)» à Para-kou 
• 1 «Institut National Médico-Social (INMES)» à Cotonou 
 
 
Ces établissements privés et publics préparent au premier cycle : 
en trois (3) ans 
 au CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) pour les options Industrielles (STI), Commerciales (STAG) et d’Economie Familiale et Sociale (EFS) 
 au Diplôme d’Infirmier Breveté pour l’option Santé 
en quatre (4) ans 
 au BEAT (Brevet d’Etudes Agricoles Tropicales) dans le secteur agricole. 
 
Ils préparent au second cycle: 
en trois (3) ans 
 au DT (Diplôme de Technicien) Industriel et d’EFS pour les options Industrielles et d’Economie Familiale et Sociale 
 au DE (Diplôme d’Etat) de Technicien de Laboratoire et d’Analyse médicale 
 au DE d’Infirmier d’Etat, et d’Assistant de Service social pour les filières de la Santé 
en quatre (4) ans 
 au DEAT (Diplôme d’Etudes Agricoles Tropicales) dans les écoles d’agriculture 
 au Baccalauréat G pour les filières STAG 
 
De nouveaux programmes sont expérimentés depuis 1997 dans les filières agricoles pour la formation de professionnels polyvalents en agriculture ayant de bonnes aptitu-des à l’auto emploi et à la création d’exploitation individuelle ou de coopératives et à la fourniture de diverses prestations dans le domaine rural. 
 
Les offres des établissements privés de l’ETP sont orientées dans leur majorité vers les filières commerciales. On peut citer néanmoins les cas du «Centre de Formation Technique Mgr Steinmetz» à Ouidah et les Centres de Formation Professionnelle «Don Bosco» à Cotonou et à Parakou qui développent de manière remarquable des filières industrielles. 
 
 
b) L’ETP dans les autres Centres de Formation Professionnelle en dehors du  
système éducatif formel 
 
Il se déroule dans plusieurs centres de formation privés d’une façon régulière ou inter-mittente et surtout dans les filières commerciales selon des programmes autonomes. 
Dans les domaines agricoles, on peut citer les «Centres de Promotion Rurale (CPR)» créés dans presque tous les départements du pays sous la tutelle des CARDER (repré-sentations régionales du MDR). Ils s’adressent avant tout aux jeunes déscolarisés et aux diplômés sans emploi dans les zones rurales. La formation qui dure de 13 à 15 mois dans les différentes filières agricoles est orientée vers la pratique dans les circuits de production de leur milieu. Leur but est d’assurer une formation permettant aux parti-cipants de s’installer à leur propre compte en tant qu’exploitants agricoles. 
Des formations similaires dans une vision d’intégration d’activités agro-pastorales et de pêche sont réalisées par les centres SONGHAI.  
 
Dans les Collèges d’Enseignement Général, des initiations à certains métiers sont as-surées par le Projet de Développement des Initiations Professionnelles pour les élèves et les apprentis. 
 
1.2.1.2. L’Apprentissage 
 
L’apprentissage au Bénin concerne avant tout les métiers du secteur artisanal 
Depuis toujours, l’apprentissage est de loin le plus gros pourvoyeur de formations au Bénin et continuera à assurer l’essentiel de la formation aux métiers. Il récupère les sortants des enseignements primaire et secondaire, mais également les jeunes désco-larisés et les couches sociales vulnérables dans l’accès à une formation offerte par le système d’éducation formelle. Il s’agit là d’un grand nombre de jeunes apprentis (plus de 150 000 environ ), soit plus de dix fois l’effectif des élèves de l’Enseignement Tech-nique et Professionnel. 
 
L’apprentissage est un mode de formation sous statut de travail et qui est régulé par un contrat d’apprentissage verbal ou écrit entre les patrons, les apprentis et leurs parents et à titre payant. Il se réalise dans les ateliers sous le mode d’une formation sur le tas liée aux tâches quotidiennes de production et se déroule d’une façon non systématique. La durée et les modalités ne sont pas réglementées et dépendent des arrangements entre le patron, l’apprenti et les parents. Les certificats de fin d’apprentissage délivrés en principe par les patrons ne sont pas reconnus par l’Etat. Après leur « libération », les anciens apprentis ont, en général, l’intention de créer immédiatement leurs propres peti-tes entreprises et de recruter à leur tour de nouveaux apprentis. 
 
Il revient à l’artisanat seul, et en général au secteur privé, de remplir la mission de for-mer ce grand nombre de jeunes gens à un métier. L’Apprentissage est financé en prin-cipe par les entreprises, privées en majorité, et par les parents d’apprentis. 
Depuis quelques années, le CFPA (comme établissement public rattaché au Ministère chargé de l’Education Nationale) réalise en partenariat avec le secteur privé de l’artisanat un Apprentissage dual, suivant le principe selon lequel deux institutions juri-diquement distinctes, à savoir les entreprises et organisations autonomes de l’économie et l’Etat à travers ses établissements de formation, se partagent la responsabilité de la formation. 
 
En 1999, un «Fonds de Développement de la Formation Continue et de l’Apprentis-sage» (FODEFCA) a été créé au Bénin constituant une nouvelle source de finance-ment des actions de formation au profit des apprentis. 
 
1.2.1.3. La Formation professionnelle continue 
 
Au Bénin, les groupes cibles pour la formation professionnelle continue sont multiples : 
1) les actifs en cours d’emploi salariés ou indépendants, parmi lesquels figurent entre autres, les producteurs agricoles, artisans, petits entrepreneurs, ouvriers, agents moyens et cadres techniques employés par les moyennes et grandes en-treprises 
2) les groupes sociaux vulnérables en situation de sous-emplois, occupés à des activités précaires ou au chômage et ayant néanmoins acquis une expérience professionnelle ainsi que les jeunes diplômés au chômage, les ouvriers, techni-ciens, employés de la fonction publique licenciés ou partis volontaires. 
 
La formation professionnelle continue peut se réaliser à travers des : 
• stages de perfectionnement, de recyclage ou de requalification visant la mise à jour des connaissances ou capacités techniques et professionnelles, 
• formations de courte durée dans le cadre d’une «formation - action» et qui sont liées aux tâches productives de futurs postes de travail envisagés dans le but de faciliter aux bénéficiaires une insertion professionnelle plus rémunératrice. Elles peuvent être aussi orientées vers la création d’un emploi indépendant, 
• formations de reconversion permettant d’acquérir les capacités pratiques et les con-naissances requises dans un emploi nouveau, 
• formations accélérées (formation de spécialistes) visant l’occupation immédiate d’un nouveau poste de travail. 
 
Au Bénin, les actions de formation continue sont organisées de façon régulière ou in-termittente à l’initiative de différents ministères, d’organismes et entreprises par les 
• établissements et centres de formation publics suivants : 
- Lycées et Collèges Techniques/MENRS 
- Centre de Perfectionnement du Personnel des Entreprises (CPPE) /MFPTRA 
- Centre de Formation Professionnelle d’Abomey (CFPA) /MENRS 
- Centres de Promotion Rurale (CPR) /MDR 
- Centre de Perfectionnement et d’Assistance en Gestion (CEPAG) /MIPME  
- Centre National de Formation Comptable (CENAFOC) /MFE etc…. 
- Institut Supérieur de Planification et d’Etude Coopérative (ISPEC) 
• centres de formation professionnelle intégrés aux entreprises publiques, para publi-ques et privées, parmi lesquels figurent entre autres : 
- Centre de Formation Professionnelle de l’Office des Postes et Télécommunications 
- Centre de Formation Professionnelle de l’Association de Gestion des Ports de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (CFP-AGPAOC) 
- Centre de Formation et de Perfectionnement de la Société Béninoise d’Electricité et d’Eau (SBEE) 
- Centre de Formation et de Perfectionnement de la Communauté Electrique du Bénin (CFPP-CEP) 
- Centre de Formation professionnelle de l’Organisation Commune des Chemins de Fer Bénin-Niger (OCBN) 
- Centre de formation de la Société Nationale de Promotion Agricole (SONAPRA). 
• établissements scolaires, centres, instituts privés et, projets divers, comprenant en-tre autres : 
- de nombreux établissements scolaires et instituts récemment créés qui offrent des for-mations professionnelles 
- les Centres «Songhai » 
- les Bases d’Appui aux Artisans (BAA) 
 
Dans le cadre de la «Politique Nationale de la Formation Professionnelle Continue» adoptée par le Gouvernement en 1998, le MFPTRA - en tant qu’interface entre les be-soins du marché du travail et les offres de la formation professionnelle - est chargé sur le plan national de la mise en œuvre de cette politique qui vise à améliorer les offres de formation professionnelle continue au profit des actifs en cours d’emploi et à améliorer les chances d’insertion des populations en quête d’un emploi immédiat. 
 
Le financement des actions de la Formation professionnelle continue est assuré en principe par l’Etat, le secteur privé, les participants aux formations et par différents bail-leurs de fonds et organisations non-gouvernementales. 
Le «Fonds de Développement de la Formation Continue et de l’Apprentissage» (FO-DEFCA) constitue une nouvelle source de financement. 
 
 
1.2.2. Faiblesses 
 
1.2.2.1. Faiblesses générales 
 
Les offres de formation sont insignifiantes vu le nombre de jeunes en âge d’être formé et le nombre de postes de travail disponibles par filière dans les centres et établisse-ments. Les insuffisances sont aussi bien d’ordre quantitatif que qualitatif et leurs im-pacts sur les groupes sociaux sensibles telles que les couches à faible revenu, les femmes et les défavorisés, interpellent les décideurs à tous les niveaux. 
 
Le nombre de structures d’accueil n’est pas à la mesure du nombre d’individus en at-tente d’une formation professionnelle. Les formations disponibles ne sont pas toujours en adéquation avec les demandes du marché du travail. Bien des besoins du marché surtout les nouveaux ne trouvent pas encore de réponses adéquates dans le répertoire des formations. Les mécanismes de solidarité au profit des défavorisés et des femmes en quête de formation n’existent pas. De même, la grande masse des apprentis de l’artisanat ne disposent d’aucune structure d’accueil pour l’amélioration de leur perfor-mance et l’élévation de leur niveau de culture générale. Il en est de même pour de nombreux actifs en cours d’emploi dont l’amélioration des capacités exigent l’élaboration de modules spécifiques de formation continue. 
 
L’apprentissage qualifié à tort de non formel et la formation continue ne sont pas encore intégrés de façon systématique dans le système de l’Enseignement Technique et Pro-fessionnel. 
 
Ceci se traduit par : 
 
 le faible soutien des pouvoirs publics à l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle  
 l’inexistence de cadre de concertation entre tous les acteurs de la Formation Profes-sionnelle 
 la persistance des barrières entre l’éducation formelle et celle dite non formelle 
 l’inexistence de mesures de valorisation et de vulgarisation en faveur du travail prati-que et manuel et de la formation professionnelle en tant que leviers du développe-ment économique  
 l’insuffisance de concertation entre les acteurs de la formation professionnelle et les partenaires économiques et sociaux 
 l’absence d’un cadre d’études prospectives permettant d’identifier les perspectives de connaissances, de compétences et de qualifications qu’exigent les changements de l’économie, de la société et l’évolution rapide des technologies. 
 
1.2.2.2. Faiblesses spécifiques 
 
a) Enseignement Technique et Professionnel (ETP) 
 
Du point de vue de son rendement interne et de son efficacité externe, l’on assiste à une relative inadéquation entre les compétences données par le système et les besoins exprimés, compte tenu de l’évolution de ce marché par rapport auquel l’ETP accuse du retard. 
 
Le système public de l’ETP, depuis sa création a eu pour cible principale les élèves titu-laires du CEPE des enseignements primaire et secondaire général, une minorité par rapport à la grande masse des jeunes ayant des besoins urgents de formation profes-sionnelle. 
 
A part le nombre relativement restreint d’établissements publics d’ETP existants ainsi que le nombre limité de places dont ils disposent, il existe des déséquilibres dans les offres de l ‘ETP : 
 
• des disparités inter-régionales très fortes au niveau de l’implantation des structures d’accueil,  
• les filières offertes ne correspondent pas toujours aux besoins de l’économie béni-noise. Tandis que la population est rurale à 70%, l’enseignement technique agricole est encore peu développé et la promotion des métiers du terroir au bénéfice des po-pulations les plus nombreuses n’est pas au centre des préoccupations. 
• les formations tertiaires prennent le pas sur les autres. Trop de diplômés des filières commerciales déjà saturées, ne peuvent être absorbés par le secteur tertiaire. En revanche trop peu d’ouvriers qualifiés se présentent à l’embauche, 
• les quelques spécialités industrielles offertes par l’ETP restent orientées vers les métiers classiques et ne sont pas toujours en adéquation avec les besoins du mar-ché de l’emploi. 
 
Beaucoup de sortants du 1er cycle poursuivent leur formation au second cycle pour se préparer à un futur métier comme technicien à cause d’idées reçues selon lesquelles les meilleurs emplois sont ceux de cadre ou de fonctionnaire. La préférence est donc donnée au diplôme par rapport au savoir pratique et ceci, malgré un nombre grandis-sant de diplômés sans emploi. 
En ce qui concerne les filières industrielles, les programmes pour la plupart sont axés sur des listes de connaissances et d’exercices conduisant à l’obtention d’un Certificat ou d’un Diplôme. Or, ces certificats et diplômes n’offrent aucune garantie d’intégration sur le marché du travail. 
 
Par ailleurs, ce secteur sera incapable d’absorber un grand nombre de nouveaux em-ployés. Il n’existe aucune procédure d’enquête et d’analyse du secteur informel permet-tant sa prise en compte au niveau des programmes de formation. 
La formation théorique prime souvent sur la formation pratique. Les stages en entre-prise qui complétaient la formation théorique n’existent presque plus. De même, les programmes de formation ne sont pas encore suffisamment adaptés à la situation du marché du travail et leurs contenus ne permettent pas d’acquérir par exemple des connaissances entrepreneuriales. De plus, on constate l’absence de méthodes suscep-tibles de motiver, de stimuler les facultés intellectuelles des apprenants et leurs capaci-tés à analyser les problèmes et à promouvoir une gestion efficace des informations. 
 
Les offres et programmes de l’ETP ont été, en partie déjà révisés, suivant l’approche par compétence, mais l’application de ces nouveaux programmes se heurte à quelques difficultés :  
• Un personnel enseignant non suffisamment qualifié et motivé. La qualification du personnel enseignant est d’un point de vue technico-pédagogique encore insuffi-sante et peu orientée vers la pratique professionnelle. 
• Il existe actuellement peu de structures opérationnelles spécialisées pour la forma-tion et le recyclage des enseignants et formateurs de l’ETP au Bénin. 
• Le délabrement et la vétusté de la plupart des infrastructures, l’insuffisance et l’obsolescence des équipements et parfois leur inadéquation par rapport au niveau technologique local, et l’insuffisance des intrants pédagogiques. 
 
La plupart des établissements sont confrontés à des difficultés financières en partie liées à l’insuffisance de budgets de fonctionnement et des subventions de l’état. Cet état de choses freine considérablement les possibilités d’entretien des établissements ou la création de nouvelles structures d’accueil. Les budgets de fonctionnement des établissements dépendent essentiellement, dans les faits, des frais d’écolage versés par les parents d’élèves. 
 
Bien que l’ETP au Bénin soit déclaré seconde priorité du système éducatif après l’Enseignement primaire, la proportion du budget qui lui est réservée reste très faible. Seulement 2,6 % en 1999 du budget de fonctionnement du Ministère vont à l’ETP et sont essentiellement consacrés aux salaires des personnels enseignant et administratif. 
De ce fait, l’ETP reste le «parent pauvre» du système éducatif au Bénin.  
 
Or les coûts des équipements, des outillages et des matières d’œuvre nécessaires à cet enseignement sont extrêmement élevés voire prohibitifs. Si l’on sait que le coût de formation d’un diplômé des ETP est au premier cycle 6 fois supérieur à celui d’un di-plômé de l’enseignement secondaire général et de 14 fois supérieur au second cycle, on se rend bien compte que la question du coût de financement du secteur demeure l’un des goulots d’étranglement qui l’empêchent d’atteindre les niveaux de performance requis. 
Mais, les principaux maux qui minent jusqu’ici le système et qui entravent son efficacité interne et externe ont pour noms : 
• l’absence de formulation d’une politique spécifique de l’ETP qui réponde aux défis et exigences découlant des nouvelles demandes sociales et économiques, 
• le faible niveau des dotations budgétaires, 
• l’absence d’une autonomie réelle pour la Direction de l’ETP en matière administra-tive et financière au regard de ses nouvelles missions, 
• l’absence de textes officiels conférant aux établissements de l’ETP une autonomie dans les domaines de la gestion rationnelle des ressources humaines, matérielles et pour la mobilisation des ressources financières additionnelles nécessaires à leur auto-financement. 
 
b) Apprentissage 
 
L’avantage essentiel de l’apprentissage dans le secteur de l’artisanat est qu’il repose sur les tâches productives en atelier et se déroule dans la réalité quotidienne des mé-tiers. 
Bien qu’il constitue un facteur important de la cohésion sociale au Bénin, il n’en de-meure pas moins qu’il reste encore insuffisamment valorisé aux yeux du public. 
 
L’apprentissage dans le secteur de l’artisanat est par ailleurs confronté aux problèmes suivants : 
• Les contrats entre apprentis et patrons ne sont pas encore bien réglementés. Les patrons recrutent souvent plus d’apprentis que n’autorisent leur capacité d’accueil et les textes en vigueur. La non application des textes donne lieu à toutes sortes d’abus dont les apprentis sont victimes 
• L’apprentissage se réalise d’une façon non systématique. Aucune réglementation sur le plan pédagogique et didactique ne régit la formation dans les ateliers où les tâches quotidiennes de production prédominent. De ce fait, l’apprentissage est sou-vent conçu plus comme une utilisation de main d’œuvre qu’une activité de formation. 
• Il n’y a pas de maîtres d’apprentissage ou de formateurs d’apprentis réguliers. Ce sont les patrons qui se chargent eux-mêmes de l’apprentissage alors qu’ils dispo-sent très rarement de compétences pédagogiques requises. 
• Il n’existe pas suffisamment de structures d’accompagnement de l’apprentissage allant dans le sens d’un complément de formation donné aux patrons et aux appren-tis pour leur permettre de mieux s’adapter à l’évolution. Il apparaît même chez cer-tains patrons la crainte de se voir supplanter par leurs apprentis. 
Dans les conditions actuelles, l’apprentissage sous sa forme la plus répandue au Bénin, se révèle très déficient quant à la maîtrise des outils et des connaissances théoriques découlant des évolutions technologiques. 
 
Plus de 150 000 jeunes apprentis sont exclus de l’encadrement offert par les structures officielles de formation et constituent quasiment «la grande majorité oubliée».  
Il revient le plus souvent au secteur privé seul d’assurer la formation de ce grand nom-bre de jeunes gens à un métier et en même temps de les assister dans leur processus de socialisation pour une vie active dans la société. 
 
En outre, l’évolution rapide des techniques, les profondes modifications sociales et un environnement économique plus complexe, créent à l’artisanat de plus en plus de dif-ficultés dans l’accomplissement de cette mission. 
 
Il n’est plus normal de laisser au secteur privé tout seul, en particulier à l’artisanat, le soin d’assumer cette charge. 
 
 
c) Formation Professionnelle Continue 
 
La Formation Professionnelle Continue considérée comme « éducation non formelle » se déroule jusqu'à maintenant en dehors du système public d’éducation.  
Certains établissements sous la tutelle du Ministère chargé de l’Education Nationale n’ont commencé à s’ouvrir vers les actifs en cours d’emploi que récemment. C’est la raison pour laquelle les offres des établissements publics en formation continue restent encore très limitées. 
 
En ce qui concerne les actions au profit des actifs en cours d’emploi (voir page 9), il manque un cadre de concertation et d’échanges d’informations entre les différents ac-teurs s’engageant dans ce domaine. Cette situation ne permet pas d’identifier les éta-blissements capables de satisfaire les demandes spécifiques exprimées et d’obtenir un meilleur taux d’utilisation des capacités existantes dans les quelques établissements s’ouvrant aux entreprises. 
 
La qualité et la performance des actions de formations continues menées par les diffé-rents établissements sont inégales. La plupart des établissements, centres et cabinets privés n’offrent que des formations tertiaires pour lesquelles le coût des investissements initiaux est faible.  
 
Souvent la qualité des formations laisse à désirer notamment en raison de l’absence : 
• d’informations et de connaissances sur le marché du travail, sur son évolution et sur les besoins en qualification, 
• de normes portant sur les objectifs de formation, les programmes et la qualification nécessaire des formateurs et sur les critères de délivrance des certificats de fin de formation, etc., 
• de formateurs et instructeurs qualifiés sur le plan technique et pédagogique. 
 
En ce qui concerne les actions de formation en faveur des groupes sociaux sensibles occupés à des sous-emplois et à des activités précaires ou au chômage (voir page 9), leur but consiste avant tout à faciliter une insertion professionnelle rapide. 
 
Sans vouloir sous-estimer les engagements remarquables des différents acteurs en faveur de ces groupes cibles pour promouvoir l’emploi, il est à noter que : 
 
• Le système de l’éducation formelle ne s‘est pas jusqu’ici adressé à ces groupes ci-bles. Ce sont les „grands absents“ des politiques de lutte contre la pauvreté et des politiques de formation. Cependant, ils constituent un public prioritaire, compte tenu des caractéristiques des systèmes d‘emploi, 
 
• Souvent, les actions en faveur de ces groupes cibles ne sont pas coordonnées entre les acteurs s’engageant dans le même domaine. Dans le cadre des politiques de lutte contre la pauvreté, il manque encore des stratégies harmonisées entre les dif-férents acteurs et des programmes d’action concertés, tant à l’échelle nationale que locale. 
 
2. Objectifs, résultats et atouts de la Réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle 
 
2.1. Objectifs de la Réforme 
 
Les problèmes et faiblesses rencontrés (décrits sous 1.2.2.) ainsi que toutes les gran-des orientations et stratégies contenues dans les divers documents et plans d’actions élaborés depuis les Etats Généraux de l’Education en 1990, mais non encore mises en application dans leur ensemble, font ressortir que la Réforme de l’Enseignement Tech-nique et de la Formation Professionnelle est très attendue. 
 
La Réforme de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle vise à améliorer et à accroître les capacités et les performances des dispositifs du sous secteur de sorte que tous les Béninois et Béninoises puissent, autant que possible, en bénéficier, à des coûts accessibles.  
La Réforme doit assurer une meilleure adéquation formation emploi en concordance avec la situation mouvante des besoins dans les divers secteurs économiques et so-ciaux du pays et en particulier entre les demandes du marché de l’emploi d’une part, et les offres de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle d’autre part. 
La Réforme doit permettre : 
• de faciliter l’insertion des personnes ou groupes sociaux dans l’emploi, dans les activités génératrices de revenus : emplois salariés, auto-emploi, création d’entreprises et  
• de développer les compétences des actifs en cours d’emploi 
 
Elle contribuera ainsi à promouvoir : 
• l’économie en développant des offres en formation satisfaisant les besoins en main d'œuvre qualifiée et spécialisée nécessaire à l’amélioration du rendement et de la productivité des entreprises,  
• l’emploi par la qualité et la quantité plus remarquable des offres de formation. Ceci va faciliter l’insertion dans un premier emploi et augmenter pour les actifs en cours d’emploi des possibilités de situations plus rémunératrices. 
 
2.2. Résultats attendus de la Réforme  
 
Les offres en Enseignement Technique et Formation Professionnelle sont améliorées et élargies par 
• une plus grande efficience dans la transmission des aptitudes professionnelles, connaissances et modes de comportement social et  
• une meilleure satisfaction des demandes sociales et économiques émanant :  
 de la société toute entière;  
il s’agit ici de ne ménager aucun effort pour promouvoir la valorisation du «capital humain» et pour investir dans la population active qui est un facteur important de croissance économique, d’égalité des chances, de justice sociale, de transforma-tion et d’évolution de la société. 
 de l’individu lui-même 
en lui faisant acquérir les compétences lui permettant de développer sa person-nalité, de se valoriser et de s’intégrer dans la société 
 des entreprises  
en dotant celles-ci de personnel qualifié pour l’amélioration de leur productivité, de leur rendement et de leur compétitivité. 
 
2.3. Atouts de la Réforme 
 
Il existe aujourd’hui de bonnes chances pour sa mise en œuvre à travers toutes les ac-tions rectificatives entreprises et les expériences qui ont été initiées ici et là. En effet, bon nombre de projets et activités, lancés par différents acteurs qui s’engagent, visent à réformer l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle. 
Dans le cadre de la «Politique Nationale de Formation Professionnelle Continue», adoptée par le gouvernement fin 1998, il est envisagé 
• de créer un «Fonds de Développement de la formation continue et de l’Apprentissage» (FODEFCA) afin de mettre en place un cadre financier et de régu-lation pour l’apprentissage et la formation professionnelle continue, 
• de créer un «Conseil National de la Formation Professionnelle pour l’Emploi» (CNFPE) en vue de l’instauration d’un cadre de concertation entre les différents ac-teurs de la formation professionnelle, 
• d’améliorer et de développer le système d’apprentissage traditionnel en vue de l’intégrer dans un système global de formation et d’insertion professionnelle, 
• de développer un système d’information sur la formation, les qualifications et le mar-ché du travail par le renforcement des capacités de l’Observatoire de l’Emploi.  
Le processus d‘une meilleure adaptation des offres de l‘ETP aux besoins en formation des entreprises est déjà engagé : 
• des études sont en cours pour introduire de nouvelles filières et de nouveaux pro-grammes de formation. Un nouveau profil pour les collèges et lycées techniques agricoles a été introduit dont l’objectif est la formation des professionnels et techni-ciens agricoles polyvalents capables de créer et de conduire des exploitations agri-coles, 
• de plus en plus de collèges et lycées techniques sont en train d’établir des relations avec le milieu professionnel local et réalisent des actions de perfectionnement pour les entreprises, coopératives et groupements d’artisans. 
• les premières expériences de l’introduction d’un apprentissage dual ont déjà eu lieu. 
 
Il est envisagé, sous la tutelle du Ministère chargé de la Promotion de l’Emploi et l’implication d’autres structures étatiques et organismes non gouvernementaux, la création des „Centres de Métiers“ dans différentes régions du pays. Ceux-ci sont desti-nés surtout aux groupes cibles des jeunes déscolarisés, des apprentis et des jeunes diplômés sans emploi. 
 
3. Stratégies à mettre en œuvre 
 
3.1. Restructuration du système de l’Enseignement Technique et Professionnel (ETP) en un système de l’Enseignement Technique et de la Formation Pro-fessionnelle (ETFP) et mis en place d’un cadre juridique approprié 
 
3.1.1. Restructuration de l’ETP en un système ETFP 
 
En vue d’assurer une meilleure adéquation formation emploi en liaison avec la situation mouvante des besoins dans les divers secteurs économiques et sociaux du pays, il est nécessaire d’améliorer et d’élargir les offres en formation existantes du système de l’ETP.  
Il s’agira surtout d’ouvrir ce système à l’Apprentissage et à la Formation Professionnelle Continue et de les intégrer dans le secteur de l’Enseignement Technique et de la For-mation Professionnelle. 
Cela implique une amélioration et un accroissement des capacités et performances des dispositifs existants de l’ETP. Dans cette perspective, l’Etat veillera à restructurer le système de l’Enseignement Technique et Professionnel (ETP) en un système de l’Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle (ETFP) 
 
Cette restructuration devra désormais viser à donner aux établissements publics une triple vocation pour assurer : 
 
• la formation initiale d’ouvriers qualifiés, de cadres moyens et techniciens d’une part et en apprentissage dual la qualification des jeunes apprentis occupés dans le sec-teur de l’artisanat d’autre part, 
• la formation professionnelle continue des actifs en cours d’emploi (maîtres artisans, ouvriers et cadres techniques, producteurs agricoles, petits entrepreneurs, etc.), mais également pour les groupes sociaux sensibles au chômage ou occupés à de sous-emplois ou à des activités précaires, 
• l’animation et la vulgarisation de nouvelles technologies. 
 
3.1.2 Intégration d’instruments juridiques opérationnels et appropriés à l’ETFP dans la loi d’orientation de l’éducation 
 
Afin de créer un cadre législatif définissant les objectifs de l’ETFP, sa position dans le système éducatif et le mode général de son fonctionnement dans le but d’améliorer et d’accroître la performance de ces dispositifs, de manière à permettre à tous les Béni-nois et Béninoises d’en bénéficier à des coûts accessibles, 
l’Etat s’emploiera à l’élaboration d’un cadre juridique approprié intégré dans la loi d’orientation de l’Education Nationale et prenant en compte les préoccupations spécifi-ques du sous-secteur 
Dans ce cadre juridique les points suivants devront faire l’objet d’une attention particu-lière : 
 
• réaffirmer l’ETFP comme l’une des priorités essentielles du développement global du pays et jouissant d’une place privilégiée dans le secteur de l’éducation nationale pour la promotion de l’économie et de l’emploi, 
• définir l’ETFP, ses fonctions, prestations et offres de formation en conformité avec ses nouvelles vocations, 
• intégrer les composantes de la formation professionnelle dite non-formelle (l’apprentissage, formation professionnelle continue) dans le système global de l’éducation, 
• améliorer l‘équité dans les chances d’accès à l’ETFP, en tenant compte de l’approche Genre, par la prise de mesures incitatives pour accroître l’accès des groupes sociaux sensibles, en particulier des filles et des femmes à l’ETFP, 
• éliminer les barrières et instaurer des passerelles entre la formation professionnelle dite non formelle et l’Enseignement Technique et Professionnel par l’élaboration de 
- critères multiples d’accès à l’ETFP et de sortie de l’ETFP, 
- règlements pour la reconnaissance des capacités et expériences professionnel-les acquises antérieurement et la révision des normes de qualification du sys-tème d’examens, d’attestations, de certificats, de diplômes pour l‘ETFP, 
• clarifier les rôles et responsabilités de différents acteurs (état, secteur privé) à asso-cier dans la planification et la réalisation de l’ETFP, 
• développer rationnellement l’ETFP en favorisant 
- la création de structures efficaces de l’ETFP pour permettre de remplir ses nou-velles missions dans le sens d’une déconcentration et d’une décentralisation des fonctions de gestion pédagogique, administrative et financière et d’une plus grande autonomie de décisions pour les établissements publics de l’ETFP, 
- la définition de nouveaux mécanismes de financement de l’ETFP tenant compte de la nécessité de prise en charge des couches sensibles et défavorisées, 
- le développement et la gestion des ressources humaines et matérielles 
- la définition de liens de partenariat entre les établissements publics et privés de l’ETFP par l’introduction de normes nationales de formation, de directives et pro-cédés transparents d’examens, de certification et d’accréditation des institutions de formation privées ainsi que de l’ouverture de leurs filières de formation. 
 
 
3.2. Orientations pour les nouvelles offres de l’ETFP induites par les  
différentes demandes sociales et économiques conformément aux nouvel-les vocations 
 
3.2.1. Professionnalisation des formations initiales 
 
En vue d’une meilleure adaptation des formations initiales aux demandes des entrepri-ses en main d’œuvre qualifiée et d’une amélioration de l’efficacité externe des forma-tions initiales existantes pour : 
 
• obtenir un plus grand taux d’insertion des sortants du 1er cycle des formations initia-les dans le marché d’emploi comme ouvrier qualifié, 
• assurer une meilleure préparation des sortants du 2ème cycle à une future insertion dans le marché de l’emploi comme technicien, 
 
l’Etat s’engagera à professionnaliser les formations initiales dans les établisse-ments de l’ETFP en révisant les programmes suivant l’approche par compétence.  
Il s’agira de procéder à une ingénierie pédagogique et de formation professionnelle (dé-veloppement des intrants pédagogiques, des programmes, contenus et nouvelles mé-thodes de formation), en vue de : 
 
• élaborer des contenus souples pour les formations initiales pouvant être modulées selon les nouvelles demandes ou évolutions techniques de l’économie, 
• mettre l’accent sur la formation d’ouvriers qualifiés et de cadres moyens 
• identifier les besoins de différentes couches sociales pour mieux les intégrer dans les programmes de formation, 
• revoir les programmes existants en vue de leur meilleure adaptation aux besoins réels du marché de l’emploi. Il s’agira d’éliminer les aspects éloignés des réalités et d’accorder une plus grande place à l’intégration des éléments visant à développer 
- des formes d’action autonomes dans un milieu professionnel réel, 
- une certaine mobilité professionnelle selon une approche par compétence, 
- l’orientation des programmes plutôt vers des «champs d‘actions» que vers une « profession » traditionnelle en vue d’une certaine polyvalence chez les appre-nants, 
- l’alternance étude-travail en accordant une plus grande place à la formation pra-tique par rapport à la formation théorique en liant les exercices pratiques aux ac-tivités productives au sein des établissements et en accroissant les possibilités de formation des élèves en entreprise, 
• développer des aptitudes à la création et à la gestion d’une entreprise (connaissan-ces juridiques, commerciales requises dans les domaines de l’entrepreneuriat et de l’auto-emploi, formation aux exigences de l’hygiène et de la sécurité du travail, de la maintenance, de la protection de l’environnement, etc.), 
• introduire des méthodes capables de motiver, de stimuler les facultés d’apprentissage ainsi que les capacités d’analyse des problèmes et de leurs solu-tions, 
• promouvoir une gestion efficace des informations. 
 
 
 
3.2.2. Introduction d’un système d’apprentissage dual 
 
Au Bénin depuis toujours, l’apprentissage « traditionnel » est parmi les principales voies d’accès des jeunes à une profession. Il continue à assurer l’essentiel de la formation au métier d’une grande masse de jeunes apprentis (plus de 150 000) qui sont largement exclus de l’encadrement offert par les structures officielles de formation. 
Il revient à l’artisanat la mission de former des jeunes gens à un métier pour leur entrée dans la vie professionnelle et en même temps de les assister dans leur processus de socialisation par une vie active dans la société. 
 
Les rapides développements techniques, les profondes modifications sociales et un environnement économique plus complexe conduisent au fait que l’artisanat rencontre de plus en plus de difficultés dans l’accomplissement de son rôle de formateur des jeu-nes. 
Il n’est plus possible d’imposer cette charge au secteur privé tout seul. 
Cette conclusion exige une nouvelle redistribution des responsabilités de formation de ces jeunes gens désireux d’apprendre un métier. 
 
A cet effet, il sera nécessaire d’améliorer : 
• chez les apprentis employés dans les petites entreprises, surtout dans le secteur de l’artisanat, les capacités professionnelles et les compétences d’action dans leur en-vironnement socio-économique facilitant ainsi leur insertion dans un emploi généra-teur de revenus, 
• les qualifications techniques et professionnelles de la main d’œuvre employée dans ce secteur, afin d’augmenter la productivité des entreprises, d’accroître la perfor-mance du secteur économique artisanal, leur permettant ainsi d’offrir de nouveaux emplois durables. 
 
L’Etat s’engagera à introduire progressivement, en coopération avec le secteur privé, un système d’apprentissage dual et à ouvrir, à cet effet, les établissements publics de l’ETFP aux apprentis. 
 
Ce système d’apprentissage reposera avant tout sur le principe que deux institutions juridiquement distinctes, à savoir les entreprises ou organisations autonomes de l’économie et l’Etat à travers ses établissements de formation vont se partager la res-ponsabilité de la formation et coopérer à la réalisation d’un objectif commun, à savoir la qualification professionnelle des apprentis. 
 
Il s’agira à cet effet, d’introduire un système d’«Accompagnement de l’Apprentissage» qui consistera à ajouter aux formations pratiques - réalisées dans les entreprises - une composante quasi-scolaire à réaliser dans les établissements de l’ETFP. 
 
 
Ce système sera caractérisé par deux lieux de formation, l’entreprise et l’école profes-sionnelle :  
• L’apprenti est lié tout au long de la formation par son contrat à l’atelier ou à l’entreprise. Il reçoit une formation dans l’atelier et s’y trouve sous l’ordre de son pa-tron. Parallèlement, et en harmonie avec cette formation dans les ateliers, il reçoit des éléments de formation dans un établissement public. 
• Le contenu de cette formation doit être en rapport avec la formation reçue en atelier ou en entreprise. Il doit faciliter la formation pratique en entreprise en transférant aux apprentis des connaissances techniques et technologiques ainsi que des capa-cités professionnelles spécifiques à l’exécution des travaux productifs dans un ou plusieurs champs d’activités d’un métier. 
En outre, il doit permettre à l’apprenti d’approfondir les fondements de sa formation générale, par le moyen d’une alphabétisation fonctionnelle, et de recevoir des in-formations sur la société et la vie professionnelle. 
 
 
Pour bien mettre en œuvre ce système d’apprentissage, il faudra accorder une atten-tion particulière à la nécessité de : 
• se baser sur les expériences déjà acquises dans l’introduction de ce système, no-tamment au Centre de Formation Professionnelle d’Abomey (CFPA), au Collège d’Enseignement Technique de Natitingou et au Lycée technique de Porto-Novo dans lesquels des actions pilotes ont été menées dans ce domaine, 
• créer les partenariats, à l’échelle nationale entre les structures étatiques et les orga-nisations autonomes de l’économie et à l’échelle locale entre les établissements de l’ETFP, les associations professionnelles de l’artisanat et les collectivités locales,  
• envisager des actions de perfectionnement en faveur des maîtres artisans comme condition préalable aux actions d’apprentissage dual. 
 
Il faut tenir compte du fait que les actions prévues par l’apprentissage dual ne peuvent pas atteindre tous les apprentis du secteur de l’artisanat à cause des capacités d’accueil limitées des établissements de l’ETFP. 
 
Par ailleurs, à cause des nombreuses conditions préalables à satisfaire à l’échelle na-tionale et locale, l’introduction d’un système d’apprentissage dual ne peut se réaliser que progressivement et pendant des phases d’expérimentations. 
 
3.2.3. Elargissement des offres en formation professionnelle continue  
 
Dans le but de développer les compétences des actifs en cours d’emploi (maîtres arti-sans, artisans, ouvriers et cadres techniques, producteurs agricoles, petits entrepre-neurs, etc.) et en vue d’augmenter la productivité et la compétitivité des entreprises d’une part et d’améliorer leurs possibilités d’emplois générateurs de revenus d’autre part, 
 
l’Etat s’engagera à élargir les champs d’activités des établissements de l’ETFP par le développement des offres de formation professionnelle continue au profit des actifs en cours d’emploi et à créer à cet effet, des centres de formation continue au sein de ces établissements. 
 
Il s’agira d’offrir, au niveau de chaque établissement public de l’ETFP : 
• des stages de perfectionnement ou de recyclage visant la mise à jour ou l’acquisition d’un complément de connaissances ou de capacités techniques et pro-fessionnelles, 
• des stages de formation à la gestion et à l’organisation des entreprises au profit des promoteurs de petites et moyennes entreprises, 
• des stages de formation à l’auto-emploi pour toutes personnes suffisamment quali-fiées et désireuses de conduire un projet de création de micro entreprises. 
• des formations de reconversion permettant à des actifs en cours d’emploi d’acquérir les capacités pratiques et les connaissances requises à l’exercice d’un nouvel em-ploi différent de celui de leur formation initiale. 
 
Des réflexions devraient être menées pour atteindre encore d’autres groupes cibles, par exemple, en offrant des : 
• cours du soir pour les personnes ayant des expériences professionnelles de plu-sieurs années et désirant obtenir un baccalauréat technique ou accéder aux études supérieures pour devenir technicien, 
• cours d’initiation pédagogique pour les personnes chargées de la formation des ap-prentis dans les entreprises et ateliers. 
 
Il incombera au Ministère chargé de l’Education Nationale de maintenir une collabora-tion étroite avec le Ministère chargé du Travail en vue de réaliser ensemble les objectifs définis dans le cadre de la «Politique Nationale de la Formation Professionnelle» adop-tée par le gouvernement en 1998. 
 
En ce qui concerne le développement des programmes de formation continue, il faudra veiller particulièrement à :  
• établir un partenariat étroit au niveau régional et local entre les établissements de l’ETFP et les associations et collectivités professionnelles pour assurer une planifi-cation participative en intégrant les groupes cibles dans chacune des étapes de l’élaboration de programmes, 
• développer des systèmes modulaires de formation permettant l’adaptation continue des programmes aux nouveaux besoins en formation provenant du marché de l’emploi, 
• permettre aux établissements de l’ETP d’améliorer la flexibilité dans leurs offres et par là, répondre plus rapidement aux demandes de formation, 
• tenir compte des conditions dans lesquelles vivent et travaillent normalement les groupes cibles (leurs problèmes et conditions environnementales, leur profil éducatif et leurs facultés d’apprentissage, disponibilité en temps, etc…). 
 
 
3.2.4. Développement des offres de formation en faveur des groupes sociaux  
sensibles et défavorisés dans l’accès à la formation et à l’emploi  
 
Il s‘agira de développer des offres en faveur des jeunes non scolarisés ou qui ont quitté l’école prématurément, et qui sont occupés à des activités précaires, ou défavorisés par l’éloignement et la situation géographique. Les populations rurales et celles qui vivent au milieu de la détresse urbaine, celles qui sont employées par le secteur informel et qui vivent et travaillent dans des conditions déplorables, les handicapés, les jeunes di-plômés au chômage etc….bénéficieront de la même attention. Ce sont des groupes auxquels aucun système de formation ne s’est adressé jusqu’ici. Il faudra alors que les programmes d’ETFP les prennent en compte. 
Dans le cadre des politiques de lutte contre la pauvreté et en vue de contribuer à l‘insertion de ces groupes dans des emplois plus rémunérateurs, 
l’Etat s‘engagera à développer des offres de formation en leur faveur. 
 
Compte tenu de la complexité de ces groupes, les offres à développer devront être conçues de façon à éviter les actions séparées et isolées de formation professionnelle qui ne laissent pas un impact durable. 
 
 
Le développement de ces offres de formation devrait reposer sur les principes sui-vants : 
 
1. Impliquer les actions de formation professionnelle dans d’autres projets qui s’inscrivent dans la lutte contre la pauvreté (la promotion des femmes, le déve-loppement des communes et des régions, la promotion de petites entreprises et de l’artisanat, etc.) les lier à d’autres actions de formation (éducation de base, al-phabétisation fonctionnelle, actions d’entraide, formation à l’auto-emploi, forma-tions en matière d’épargne et d’accès aux petits crédits, etc. ).  
Dans ce contexte, des réflexions sont à mener sur le rôle et les possibilités réel-les d’intervention du MENRS. Les dispositifs de l’ETFP ne peuvent avoir à eux seuls toutes les réponses aux demandes sociales. Cela suppose une articulation entre stratégie de l’ETFP et stratégie pour l’emploi et c’est à cette condition que l’ETFP pourra jouer son rôle d’accompagnement de la promotion de l’emploi. 
 
2. S’engager à partir d’une démarche régionale et locale en tenant compte des be-soins variant quantitativement et qualitativement selon les localités. Cela permet-tra à chaque établissement de l‘EFTP de mieux développer ses offres spécifi-ques en s‘inscrivant dans les projets locaux de développement. Dans ce sens, il sera utile de s'appuyer sur les Unités Communautaires de Développement (UCD) à travers lesquelles, les groupes défavorisés restent dans leurs milieux. Cette démarche limite sérieusement les besoins fantaisistes et aléatoires. 
 
3. Identifier les partenaires nécessaires, à l’échelle nationale en ce qui concerne la collaboration entres les différents ministères s’engageant en faveur de ces grou-pes cibles et, à l’échelle régionale et locale, les communautés, les organismes, les associations, les groupements et les organisations non-gouvernementales assurant l’interface entre les groupes cibles et les établissements de formation ou pouvant servir de relais ou d’appui.  
 
4. Adopter une démarche qui prendra appui sur des besoins réels exprimés par les bénéficiaires eux-mêmes en fonction des réalités économiques de leurs milieux. Cette approche devra tenir compte du savoir et de l’expérience des groupes ci-bles, et de leur aptitude à identifier des choix d’insertion professionnelle grâce à leur connaissance de leur environnement. 
 
Les programmes d’actions de formation doivent satisfaire aux aspirations de ces grou-pes cibles qui désirent améliorer immédiatement leurs possibilités de revenus et leurs conditions de vie. C’est pour cela que ces actions qui devraient davantage avoir pour finalité l’insertion professionnelle rapide, sont liées aux tâches productives de futurs postes de travail dans le but de faciliter aux bénéficiaires une entrée immédiate dans des emplois générateurs de revenus. 
 
Des programmes de formation doivent être spécialement modulés selon les besoins de ces groupes et tenir compte des conditions dans lesquelles ils vivent et travaillent nor-malement (leurs problèmes et conditions environnementales, leur profil éducatif). 
 
 
En dehors de la transmission du savoir-faire technique, les actions de formation desti-nées à ces groupes cibles doivent permettre le développement de leur personnalité, d’encourager leurs initiatives propres, de renforcer leurs efforts personnels et même d’assurer leur réhabilitation sociale. C’est pourquoi, la conception de la formation doit, dans certains cas, intégrer des domaines d’apprentissage relevant de l’enseignement général selon leurs besoins pratiques et intérêts stratégiques. 
 
3.2.5. Animation et vulgarisation de nouvelles technologies 
 
En vue d’ouvrir les établissements de l’ETFP au monde du travail, de contribuer au développement économique de la région, de renforcer les liens avec les entreprises locales, de lier les formations aux éléments de production et d’augmenter la réputation des établissements de l’ETFP vis-à-vis de leur environnement, 
 
l’Etat s’engagera à créer dans les établissements de l’ETFP des structures d’animation et de vulgarisation de nouvelles technologies. 
 
Les nouvelles tâches pourraient comprendre, entre autres : 
• l’étude et la conception des technologies appliquées au niveau productif local, par les enseignants et formateurs des écoles en étroite collaboration avec les entrepri-ses, coopératives et organisations professionnelles de la région et en impliquant des apprenants intéressés et motivés, 
• l’introduction dans les exercices de travaux pratiques d’éléments de fabrication de produits utiles en accordant une certaine importance à la réalisation de biens qui se distinguent par leur qualité et leur originalité. Le but de cette option ne vise pas à entrer en concurrence avec les entreprises locales, mais plutôt à diffuser l’expérimentation de nouvelles techniques de fabrication vers le monde du travail pour les animer et les appliquer éventuellement, 
• la diffusion des informations sur les dernières innovations technologiques disponi-bles au niveau des établissements, 
• l’identification des mesures spécifiques pour atteindre les filles et les femmes. 
 
 
3.3. Création des conditions pour le renforcement des dispositifs de l’ETFP fa-vorisant l’amélioration et l’élargissement de ses offres en conformité avec ses nouvelles vocations 
 
3.3.1. Instauration d’un cadre de partenariat, de concertation et de coordination entre les différents partenaires sociaux et les différents acteurs de la for-mation professionnelle 
 
Pour parvenir à cette fin, il faut que : 
• les structures étatiques chargées de la formation professionnelle 
- délèguent certaines responsabilités à des structures décentralisées ou non-étatiques, 
- assument une plus grande responsabilité dans le développement de la forma-tion professionnelle dite non-formelle, dans la formation professionnelle continue au profit des actifs en cours d’emploi et dans l’apprentissage traditionnel au ni-veau des petites et moyennes entreprises, 
- incitent les entreprises pour qu‘elles investissent davantage dans la formation, 
- associent le secteur privé à la conception et à la mise en œuvre des programmes de formation professionnelle, 
- impliquent les associations corporatistes, les syndicats, les associations des femmes, des parents des apprenants, etc. dans l’élaboration et la mise en oeu-vre de ce cadre de partenariat, 
• le secteur privé de l’économie accepte librement de participer à la conception, à la mise en œuvre des programmes de formation professionnelle et à leur financement,  
• les collectivités assument effectivement les responsabilités résultant de l’application des Lois relatives à la décentralisation du pouvoir d’Etat, 
• les associations corporatistes sensibilisent leurs membres et les incitent à exprimer leurs besoins en formation qui devront être pris en compte dans l’établissement des plans sectoriels de formation, avec un intérêt spécial pour les besoins spécifiques des femmes. 
 
L’Etat s’engagera à renforcer le cadre de partenariat, de concertation et de coordi-nation entre les différents partenaires sociaux et les différents acteurs de la for-mation professionnelle. 
 
3.3.1.1. Contribuer au fonctionnement efficace et pertinent du «Conseil National de la  
Formation Professionnelle pour l’Emploi (CNFPE)»  
 
En tant que cadre tripartite de concertation nationale, il sera créé dans le cadre de la mise en œuvre de la « Politique Nationale de la Formation Professionnelle Continue», adoptée par le Gouvernement en 1998. Il réunira les représentants des pouvoirs pu-blics, les employeurs et les travailleurs dans le souci d’aborder et de suivre de façon cohérente les politiques d’emploi et de qualification de la main-d’œuvre. Les missions consisteront à : 
 
• promouvoir les méthodes d’analyse des besoins nationaux de formation, collecter les études faites et proposer les moyens de les satisfaire, 
• élaborer des recommandations aux organes de décision en vue de définir les axes prioritaires en matière de promotion de la formation professionnelle, 
• assister les pouvoirs publics dans l’élaboration des décisions relatives à la formation de la main d’œuvre, 
• étudier et émettre des avis sur la réglementation en matière de Formation Profes-sionnelle pour l’Emploi. 
 
3.3.1.2. Instaurer un cadre permanent de coopération, de concertation et de coordina- 
tion réunissant les autres ministères intervenant dans les actions de formation 
professionnelle 
 
Cela concerne : 
• le Ministère en charge du Travail qui, en servant d’interface entre les besoins du marché du travail et les offres de la formation professionnelle, assure le développe-ment de ces offres au profit des actifs en cours d’emploi, 
• le Ministère chargé de la Promotion de l’Emploi qui, dans le domaine de la politique de promotion de l’emploi, permet d’identifier les demandes en formation qui en dé-coulent, 
• les autres ministères (MDR, MCAT, MIPME, entre autres) qui assurent l’interface entre l’établissement des politiques sectorielles de développement et la réaction aux besoins en formations spécifiques dans les différents secteurs d’activités. 
 
Pour ce faire, il s’agira de : 
• se concerter sur les rôles, compétences, responsabilités, attributions respectifs de ces départements ministériels, 
• coopérer lors de l’élaboration des sous-stratégies de promotion de la formation pro-fessionnelle, 
• harmoniser les offres en formation professionnelle au profit de différents groupes cibles et celles relatives aux demandes en formation dans les différentes régions, 
• mener des réflexions et études communes relatives au renforcement des établisse-ments de formation existants ou à la création de nouveaux centres. 
 
3.3.1.3. Organiser au niveau national, départemental et local, une concertation entre les centres de formation publics et privés  
 
Cette concertation permettra d’harmoniser leurs offres en actions de formation profes-sionnelle et de réagir ainsi, d’une façon souple, aux demandes changeantes en forma-tion professionnelle. 
Il s’agit particulièrement de favoriser l’implication des établissements privés dans la formulation des objectifs, la planification et la mise en place des actions concertées de formation professionnelle. 
 
 
3.3.1.4 Favoriser particulièrement un partenariat à l’échelle locale 
 
Ce partenariat vise à développer une coordination et une coopération entre les diffé-rents acteurs s’engageant dans la formation professionnelle (les communautés, les col-lectivités et organisations professionnelles existantes, les entreprises prospères, les établissements de formation publics, para publics et privés, les fédérations d’associations des parents d’élèves, les groupements de femmes, les ONG et d’autres projets locaux de développement). 
 
 
3.3.2. Etablissement d’un cadre financier du système de l’ETFP 
 
Il existe aujourd’hui un consensus entre les différents partenaires sociaux à l’échelle nationale et locale, sur la nécessité du partage du financement de l'ETFP, dans toute la mesure du possible par l’Etat, les entreprises, la communauté et l’apprenant. 
 
En effet, on doit reconnaître que la formation professionnelle est un investissement à long terme qui procure des avantages inestimables pour la société toute entière, l’individu et les entreprises. 
 
En vue de disposer des ressources nécessaires en conformité avec les objectifs et prio-rités fixés pour la réforme de l’ETFP, l’Etat s’emploiera à établir un cadre financier plus performant du système de l’ETFP 
 
3.3.2.1. Doter le système de l’ETFP des moyens financiers conformes à la volonté de faire de lui la deuxième priorité du secteur de l’éducation et de lui permettre l’accomplissement de ces nouvelles missions et vocations 
 
En reconnaissant des besoins spécifiques et urgents du secteur, l’Etat investira subs-tantiellement dans le fonctionnement des établissements. Ceci implique un engagement financier supérieur au niveau actuel. 
Par ailleurs, les dotations plus accrues aux structures décentralisées du Ministère char-gé de l’Education Nationale en vue d’accorder une plus grande autonomie aux établis-sements publics de l’ETFP, permettront une meilleure efficacité des services de l’Etat auprès des acteurs à la base et des collectivités. Il faut enfin donner à ces établisse-ments la possibilité de diversifier leurs ressources dans des schémas contractuels transparents. 
 
3.3.2.2. Accorder une part plus importante du Programme d’Investissements Publics (PIP) aux projets de développement de l’ETFP 
 
Cela exige, du Ministère chargé du sous-secteur : 
- des capacités plus importantes de conception et de mise en œuvre de projets, de même que le développement des outils de suivi de leur impact selon la région, l’âge et le genre, 
- une meilleure coordination et harmonisation des budgets avec les autres structures publiques chargées de la formation professionnelle,  
- la mise en place d’outils de suivi performants de l’exécution du PIP, 
- des engagements budgétaires plus accrus afin d’éviter de faire dépendre les objec-tifs fondamentaux du secteur des seules ressources extérieures. 
 
3.3.2.3. Mobiliser les ressources extérieures 
 
L’Etat suscitera l’intérêt de partenaires au développement pour la formation profession-nelle par un plaidoyer efficace. 
Il encouragera la coopération décentralisée en activant des actions de jumelage et de partenariat avec les établissements de l’ETFP ou toutes autres structures utiles des pays amis, organismes nationaux et internationaux. 
Il coordonnera les interventions des différents partenaires afin d’éviter des interféren-ces dans leurs actions. 
 
3.3.2.4. Contribuer au fonctionnement pertinent et durable du Fonds de Développement de la Formation Continue et de l’Apprentissage (FODEFCA) 
dont les missions sont : 
• Recevoir et gérer les ressources destinées au financement et à la promotion de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage 
• Rechercher les sources de financement destinées à la promotion de la formation professionnelle continue et de l’apprentissage 
• Financer les actions de formation professionnelle et de perfectionnement de la main d’oeuvre en cours d’emploi 
• Financer les formations par alternance ou d’apprentissage réalisées sous statut de travail et visant l’insertion professionnelle 
• Financer les projets d’intérêt collectif visant l’insertion professionnelle ou l’amélioration de la productivité 
• Contribuer au financement des études visant à définir et orienter une politique cohé-rente de formation professionnelle continue et d’apprentissage en fonction des be-soins de l’économie 
• Promouvoir par l’information et l’appui nécessaire, le développement de la Forma-tion Continue et de l’apprentissage 
• Appuyer les entreprises, artisans et opérateurs économiques des secteurs moderne et informel, regroupés ou non au sein d’organisations professionnelles, en vue de les aider à définir leurs besoins de formation et de perfectionnement et à élaborer leurs plans et programmes de formation 
• Soutenir les opérateurs de formation professionnelle dans le cadre de la mise en œuvre de leurs programmes d’investissements en ressources humaines et matériel-les 
• Renforcer les compétences des formateurs et organismes de formation 
 
3.3.2.5 Intéresser le secteur privé, par l’intermédiaire des fédérations et associations représentant ce secteur et les organisations non – gouvernementales, au financement des actions de formation professionnelle 
 
Ce qui exige, en concertation avec le secteur privé, d’envisager des actions de forma-tion concrètes et bien ciblées par rapport aux besoins et demandes en formation expri-més par les entreprises. Elles doivent prendre en compte les obstacles qui limitent les possibilités pour certaines couches, en l’occurrence les femmes, d’en bénéficier. 
 
3.3.3. Développement des ressources humaines d’encadrement  
pédagogique et d’administration 
 
En vue de s’assurer que les établissements de l’ETFP et les centres de formation pro-fessionnelle disposent de formateurs et d’un personnel administratif suffisamment quali-fiés et motivés pour répondre aux nouvelles exigences liées à la Réforme de l’ETFP, 
l’Etat s’attachera à développer les ressources humaines d’encadrement pédagogi-que et d’administration. 
 
Cela exige : 
• La réhabilitation des instituts et centres existants et/ou la création de nouvelles insti-tutions au niveau national ayant pour but de former et de recycler le corps ensei-gnant, les formateurs et le personnel administratif chargés de la planification, de la programmation, de la réalisation et du suivi des actions de formation profession-nelle. Il y a lieu de veiller à ce que ces établissements à réhabiliter ou à créer soient ouverts non seulement au personnel en service dans les structures publiques, mais également au personnel chargé de la formation professionnelle venant des organi-sations et entreprises privées. Une meilleure représentation des formatrices et des personnels administratifs féminins doit faire l’objet d’attention particulière. 
 
• La création de conditions incitatives pour le personnel enseignant et les formateurs affectés dans les établissements publics de l’ETFP en  
- repensant les qualifications exigées des formateurs afin de trouver le meilleur équilibre entre la formation acquise dans les écoles et celle transmise sur le lieu de travail, 
- mettant au point de nouveaux instruments appropriés d’évaluation, de recon-naissance, d’articulation ainsi que des normes de certification, 
- améliorant les conditions du personnel et en les dotant des ressources dont ils ont besoin pour accomplir leur tâche. 
• l’établissement, au niveau central, de programmes cadres et des catalogues d’offres de formations initiales et de recyclage des enseignants, des formateurs et du per-sonnel administratif en mettant un accent particulier sur les éléments suivants: 
- qualifications pédagogiques et psychologiques permettant de dispenser des ac-tions de formation au profit des adultes (formations continues des travailleurs et artisans en cours d’emploi), des apprentis occupés dans les ateliers et petites entreprises, des jeunes ayant un faible niveau scolaire, 
- qualifications professionnelles (capacités technologiques et de travail pratique) permettant, dans le cadre des actions de formation des actifs déjà en cours d’emploi, de réaliser dans les ateliers des exercices liés aux travaux productifs, 
- mise au point d’une stratégie et des programmes de recyclage des maîtres arti-sans et des formateurs en entreprise grâce à une formation appropriée, et pro-mouvoir les plus méritants au rang de formateurs de ce secteur de sorte que ce soient ceux-là qui reçoivent et forment les apprentis, 
- l’amélioration des conditions de vie et de travail des formateurs et du personnel administratif de l’ETFP pour les maintenir à leurs postes et les amener à mieux répondre aux exigences de la Réforme. 
 
 
3.3.4. Mise en place d’un système de vulgarisation, de sensibilisation, d’information et de communication 
 
Afin d’amener le public à exploiter davantage les offres de formation de l’Enseignement Technique et la Formation Professionnelle, l’Etat s’attachera à mettre en place, au plan national, un système de vulgarisation, de sensibilisation, d’information et de communication. 
 
Ce système aura pour but : 
• d’informer le public sur les offres des dispositifs de l’ETFP, 
• d’accroître le prestige et la réputation de la formation professionnelle aux yeux du public, surtout en ce qui concerne la réhabilitation et la revalorisation de l’apprentissage traditionnel, 
• de contribuer à la revalorisation du travail pratique et d’une main d’œuvre produc-tive, 
• de créer le conseil d’orientation pré-professionnelle pour éclairer sur les possibilités de carrières professionnelles dans le marché de l’emploi en rapport avec les aptitu-des des apprenants, 
• de créer des mécanismes efficaces de partage de l’expérience et de l’expertise en matière de conception et de mise en oeuvre des politiques et stratégies de la forma-tion professionnelle, 
• d’élaborer et de mettre en œuvre une stratégie de communication qui sensibilise l’opinion nationale sur ces différents aspects (presse écrite, orale, audiovisuelle, journées portes ouvertes) et de créer un organe d’informations spécifique à l’ETFP. L’identification et l’utilisation des canaux de communication utilisés par les femmes permettront de mieux les atteindre.  
 
3.3.5. Développement des filières de formation du système de l’ETFP 
 
En vue d’assurer une meilleure adéquation formation - emploi et de répondre aux ac-tuelles et futures demandes sociales et économiques à l’échelle nationale et aux ni-veaux des différentes régions du pays, l’Etat s’emploiera à créer les filières nécessai-res et suspendre celles ne répondant plus aux besoins : 
• en donnant la priorité aux filières porteuses et en les diversifiant selon les secteurs économiques principaux (agricoles, industriels, socio-médicaux, etc.),  
• en les spécifiant par rapport aux territoires et à l’environnement socio-économique de chaque établissement de l‘ETFP, en tenant compte des demandes régionales et locales et selon le Genre, 
• en précisant les types de formation (initiale, continue, apprentissage) en liaison avec les différents groupes cibles à atteindre. 
 
Cela exige 
• d’identifier tant dans l’environnement rural qu’urbain les filières porteuses ayant un potentiel d’expansion et à cet effet, de collaborer étroitement avec les organismes chargés au niveau national de mener des études sur les besoins et demandes de formation dans les différents secteurs économiques (en particulier avec l’Observatoire de l’Emploi, chargé de mener une série d’études dans le cadre d’un financement par le FODEFCA), 
• de s’engager dans la spécification des filières à partir d’une démarche régionale et locale en identifiant les besoins et demandes spécifiques en formation dans l’environnement économique et social des établissements de l’ETFP, 
• de cibler en priorité le secteur de la transformation des produits agricoles et le sec-teur industriel et de rationaliser et de diversifier l’accès au secteur tertiaire et particu-lièrement aux filières commerciales, 
• d’accorder une place spéciale aux besoins en formation dans les entreprises et coo-pératives productives, 
• de revoir et préciser les filières principales offertes par le système de l’ETFP (actuel-lement, il s’agit des domaines «Sciences et Techniques Industrielles », «Sciences et Techniques Administratives et de Gestion», «Sciences et Techniques Agricoles », «Sciences Biologiques et Sciences Sociales et Appliquées»,  
• de reprofiler enfin les offres en filières de formation pour chaque établissement de l’ETFP, en identifiant les filières existantes qui devraient être gardées, développées ou réaménagées ainsi que celles à créer ou à fermer, 
• de renforcer et réhabiliter les dispositifs existants dans les filières principales identi-fiées, par exemple dans les filières médico-sociales et familiales-sociales (contenu des programmes, situation du personnel enseignant, équipements), 
• de créer de nouveaux dispositifs en relation avec l’introduction de nouvelles filières requérant une attention particulière: filière agro-alimentaire, maintenance indus-trielle, maintenance électroménager, hôtellerie – tourisme, textile, cuir et peau, pote-rie céramique, taille de pierre, etc… 
• de coopérer et de se concerter avec d’autres structures étatiques et non gouverne-mentales pour permettre le lancement de projets harmonisés relatifs à l’installation de nouveaux ateliers ou à la création éventuelle de nouveaux centres de formation. A cet effet, des conditions incitatives à une bonne représentation des femmes doi-vent être envisagées 
 
3.3.6. Restructuration de la DETP auprès du Ministère chargé de l’Education na-tionale en une DETFP 
A défaut d’une structure étatique plus importante telle un ministère ou un Secrétariat d’Etat et afin de permettre à la DETP dans sa forme actuelle de faire face à ses nouvel-les vocations décrites dans le présent document cadre, l’Etat procédera à une restruc-turation de la DETP (Direction de l’Enseignement Technique et Professionnel) en une DETFP (Direction de l’Enseignement technique et de la Formation Professionnelle). 
Cette restructuration vise à : 
• donner à la DETFP une plus grande autonomie, une marge d’action et de décision, en faire un organisme sous tutelle par exemple 
• renforcer les services existants ou créer de nouvelles structures dans les domaines suivants : 
- l’apprentissage et la formation professionnelle continue des actifs en cours d’emploi en tant que nouvelles missions de l’ETFP, 
- la recherche stratégique et le développement de nouvelles offres de l’ETFP, 
- la statistique et l’évaluation de l’efficacité interne et externe du sous-secteur ETFP, 
- le renforcement des liens entre les établissements publics et privés de l’EFTP, 
- la gestion des ressources humaines, financières, matérielles, 
- la préparation et la réalisation des programmes de formation tenant compte des nouvelles vocations de l’ETFP, en collaboration avec différents partenaires na-tionaux et internationaux, 
- la mobilisation des ressources additionnelles contribuant au financement de l’ETFP 
- l’établissement de passerelles de coopération, d’assistance et d’entraide entre établissements publics et privés de l’ETFP 
 
Le choix de la formule institutionnelle qui régulera l’ETFP relève de la haute autorité 
 
 
 
 
 
 
 
 
3.3.7. Création d’un nouveau cadre réglementaire et de nouvelles structures spécifiques aux établissements publics de l’ETFP 
Pour que les établissements  
publics du système de l’ETFP puissent améliorer leur efficacité interne et externe et accomplir leurs missions conformément aux nouvelles vocations,  
l’Etat s’emploiera à créer un nouveau cadre réglementaire spécifique et de nouvel-les structures plus performantes dans les établissements publics de l’ETFP 
Il s’agira de s’appuyer sur de nouveaux textes et organigrammes fonctionnels relatifs à 
• la nécessité de faire de chaque établissement en plus de sa mission de formation initiale et ceci en relation avec les nouvelles vocations assignées à l’ETFP un : 
- Centre d’apprentissage,  
- Centre de formation professionnelle continue, 
- Centre d’animation et de vulgarisation de nouvelles technologies, 
• la création de nouvelles structures (services, bureaux, cellules, etc.) dans les do-maines suivants : 
- «Ingénierie de formation» (bureau de programmes et méthodes), 
- «Relations Formation–Emploi » visant à établir un réseau de partenariat qui tienne compte de l’environnement local, social et économique et qui permette l’insertion professionnelle des sortants des établissements, 
- «Evaluation de l’efficacité interne et externe» des établissements (installation d’un système permanent de suivi des formés), 
- «Entretien et maintenance» des infrastructures, des équipements et des stocks. 
• la définition des conditions minimales que tous les établissements de l’ETFP de-vraient remplir pour accueillir des apprenants. Ces conditions sont relatives aux in-frastructures, à l’équipement, à la qualification du personnel enseignant et aux pro-grammes de formation, 
• la définition des conditions d’accès par catégorie de centre, 
• une plus grande autonomie pour les établissements de l’ETFP publics dans le sens 
- d’une gestion plus efficace des ressources humaines, financières et matérielles, 
- de la mobilisation des ressources financières additionnelles contribuant au finan-cement des établissements, 
- de la réalisation des programmes spécifiques se rapportant aux nouvelles voca-tions de l’ETFP en collaboration avec des partenaires locaux, 
- du recrutement des professionnels et d’autres personnes ressources en tant que formateurs ou enseignants sous contrat temporaire ou à durée déterminée, 
- de la fixation des frais de scolarisation et des coûts des formations dans les limi-tes précisées par les textes, 
- de l’instauration des dispositifs organisationnels et de suivi pour assurer une plus grande présence des filles et femmes à tous les niveaux. 
 
 
 
 
 
 
 
 
Conclusion 
 
Le présent «Document de politique et d’Orientations», fruit d’une très large concertation avec divers acteurs de l’ETFP, les partenaires sociaux et les opérateurs économiques, établit les premières indications sur les stratégies dans le cadre de la Réforme de l’ETFP. Elles ont été dictées par les faiblesses et les contre performances constatées et diagnostiquées par diverses études et rencontres antérieures. Ces stratégies ont été aussi inspirées par les expériences et innovations en cours. Les avis partagés avec les acteurs de l’ETFP, les opérateurs sociaux et économiques et les partenaires au déve-loppement à l’occasion des différentes séances de travail et ateliers techniques témoi-gnent de la pertinence des stratégies proposées. Celles-ci feront l’objet de Plans d’actions dont l’élaboration et la mise en œuvre diligente combleront certainement bien des attentes. 
 
Liste des documents consultés 
 
Programme d’action du Gouvernement, Cotonou, Mai 1997 
 
Etat généraux de l’Education – Rapport de la commission 4 : Enseignement Technique et Pro-fessionnel, octobre 1990 
 
Déclaration de Politique éducative pour l‘Enseignement Technique et Professionnel en Répu-blique du Bénin – Lettre de Politique générale du Secteur Education et Plans d‘actions/ MEN, 1991 
 
Documents de la Table Ronde Secteur Education /MENRS, MCC, MPREPE 
- Document de Synthèse (projet) Volume 1 : Diagnostic, orientations et stratégies sectorielles, décembre 1996 
- Document de Synthèse (projet) Volume 2 : Programmes d’actions, décembre 1996 
- Rapport de la Consultation sur le Secteur de l’Education, Volume 1: Synthèses des travaux, 12 et 13 mai 1997 
- Rapport de la Consultation sur le Secteur de l’Education, Volume 2 : Documents annexés, 12 et 13 mai 1997 
 
Terminologie du travail, de l’emploi et de la formation/Thesaurus BIT 1990 
Termes généraux relatifs à l’éducation et à l’enseignement /UNESCO 1993 
Apprentissage en Afrique Occidentale ( Paul Bachelard & Amédée Odoulami )  
Rapport Journée de Réflexion sur les CENTRES DE METIERS Abomey 1997 ( MENRS-FHS ) 
Politique Nationale de Formation Professionnelle Continue /MFPTRA, Cotonou, 30 Décembre 1998 
 
Statuts du Fonds de Développement de la Formation Professionnelle Continue et de l’Apprentissage (FODEFCA) , 30 Décembre 1998 
 
Manuel méthodologique des études devant orienter les activités du FODEFCA , 1er draft, MFPTRA/PA-DFPC, août 1999 
 
Journées Nationales de Réflexion sur la Politique Nationale de Formation Professionnelle Continue, MTEAS, Banque mondiale, BIT, Porto-Novo, les 16, 17 et 18 janvier 1996 
 
Projet d‘Appui au Développement de la Formation Professionnelle Continue - Atelier de Valida-tion de la Politique Nationale de Formation Professionnelle Continue /MFPTRA, Banque mon-diale, BIT, Bohicon, les 05, 06 et 07 mars 1997 
 
Actes des Journées Nationales de Réflexion sur la Formation Professionnelle Continue au Bé-nin /MTEAS, MEN, GTZ, Cotonou, 05 et 06 décembre 1994 
 
Etude sur la formation professionnelle au Bénin/GTZ, 1996 
 
Inventaire des capacités nationales de formation continue /Observatoire de l’emploi 1997 
 
Les perspectives en matière d’ETP au Bénin /DETP, octobre 1998 
 
Guide pratique pour la restructuration de la formation professionnelle en Afrique subsaharienne francophone/BIT 1995 
 
Séminaire transnational de la formation professionnelle /CONFEMEN, Abidjan, mars 1999 
Deuxième Congrès international sur l’enseignement technique et professionnel – Rapport final, Séoul, République de Corée - 30 avril 1999 

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