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POLITIQUE

L’instant du décollage MAINTENANT IL FAUT DECOLLER 
Notre combat a de tout le temps été celui de créer une société où il fait bon pour chacun et pour tous. Le moment est venu de croire que nous pouvons placer notre pays sur l’orbite de la mondialisation  
 
La république du Bénin est née le 4 décembre 1958. L’indépendance survenue le 1er août 1960 a été précédée de graves tensions surtout au sud du pays. L’accalmie serait revenue à la suite de grandes concessions entre le Parti Républicain du Dahomey (PRD) et l’Union Démocratique du Dahomey (UDD).  
 
Ces deux partis ont respectivement leurs fiefs dans les parties méridionale et centrale du pays. Monsieur Sourou Migan APITHY leader du PRD a été pendant la période coloniale la figure emblématique autour duquel toute la vie politique du pays s’est cristallisée. 
 
Au nord du pays naît à la veille des indépendances le groupement ethnique du nord devenu Rassemblement Démocratique du Dahomey (RDD) avec à sa tête Hubert Koutoukou MAGA qui au terme d’une coalition avec l’UDD sera élu président de la république et proclamera l’indépendance le 1er août . Très vite le PDU va rassembler les diverses tendances politiques et la gestion du pays sera assurée par les trois leaders 
Très peu de femmes se sont fait remarquer dans la politique de l’époque. Une mérite toutefois l’attention Justine Béhanzin. Sage-femme de formation mais surtout princesse remarquée de la cour royale d’Abomey, elle a été des plus vaillants militants du PRD.  
 
Pendant la période coloniale le Dahomey aujourd’hui Bénin a connu un très grand rayonnement à travers les cadres d’origine béninoise très nombreux et compétents en fonction dans toutes les colonies françaises (AEF AOF). Le pays a connu une grande ferveur intellectuelle et politique à travers de grands hommes comme Louis Hounkanrin Tovalou Quenum, Paul Hazoumé et autre. 
 
De nombreuses organisations politiques animées par des personnalités charismatiques diverses comme le docteur Emile Derlin ZINSOU, Sourou Migan APITHY, de jeunes intellectuels tel Albert TEVOEDJRE et des personnalités françaises de l’international socialiste ont contribué à l’émancipation politique du peuple dahoméen à la veille de l’indépendance. Mais en même temps des considérations ethnocentriques de plus en plus manifestes vont entretenir le débat politique et davantage influencer certaines tendances. 
L’indépendance est survenue dans ce climat de choc entre les grands partis déjà sous emprise ethnocentrique 
 
Après un demi siècle d’indépendance trois grandes périodes pourraient caractériser la vie politique de notre pays. 
Les premières années de l’indépendance que la jeunesse intellectuelle, particulièrement les étudiants et élèves ont baptisé la « période néocoloniale » 
 
Les années allant de 1972 à la conférence nationale des forces vives de février 1990 que les acteurs de la vie politique de l’époque ont pouvons désigné sous le nom de « période révolutionnaire » 
 
Enfin l’ère du renouveau démocratique que nous vivons actuellement 
 
La vie politique juste après les indépendances a été caractérisée par une certaine ambiance démocratique. 
Trois partis politiques se partageaient l’échiquier nationale et se sont plus ou moins alternés au pouvoir. Chacun d’eux faisait en sorte de contrôler voire maîtriser l’administration du pays et cela se faisait souvent au mépris de tous les dommages et souffrances que cela engendrait pour le pays. Ce désir permanent chez certains groupes politiques de tenir l’appareil étatique a engendré des conflits au sommet du pouvoir, conflits qui seront préjudiciables à l’équilibre et à la paix dans le pays. Des coups d’état militaire vont jalonner la période avec des combinaisons variées pour former une douzaine de gouvernement par les trois partis, des groupes de militaires et quelques personnalités.  
Les coups dans l’armée étaient de tout genre. Outre ceux qui provoquent un changement de régime, d’autres tiraient leurs origines de considérations complètement internes à l’armée. 
A cet effet ce qui avait été « mutinerie de Ouidah » et la tentative d’élimination de l’officier supérieur De Souza en sont la manifestation 
On dit souvent de ces coups d’état qu’ils sont d’origine étrangère. Ils naîtraient souvent de la volonté de puissances étrangères (pays ou trust) ayant des intérêts à sauvegarder dans le pays.  
N’eut été une interférence impromptu en1968, la vie politique s’en serait tenu à ces trois hommes politiques et aux militaires.  
 
Un homme a néanmoins marqué par sa volonté à engager dans un véritable élan de travail pour sortir le pays le pays son marasme qu’il décrivait comme suit « un pays ou l’économie va sommeillante, la situation précaire, l’avenir incertain ».le docteur Emile Derlin Zinsou n’a pas été présent dans les premières combinaisons de la gestion politique du pays. Il est néanmoins un homme qui beaucoup rayonné et doré les débats avant les indépendances. Il aurait été même pressenti comme secrétaire général du RDA, poste bien honorable qu’il aurait refusé. Il a été présenté au jeune génération comme « un suppôt de l’impérialisme américain ». Ces mots étaient déjà très en vogue dans les milieux élèves et étudiant Il n’a peut être pas su le style de communication adapté au peuple et son pouvoir a été très contesté. Il doit avoir laissé des souvenirs bien tristes à bien de syndicalistes qui avait été arrêtés à la suite de grève. Arrivé au pouvoir suite à des élections qui avaient été invalidées par le gouvernement des jeunes cadres, il aurait été sollicité en sauveur par le régime impuissant devant la catastrophe financière dans lequel le pays était plongé  
 
La fin de cet étape a été couronné par la mise en place du conseil présidentiel formule providentiel pour avoir sauver le pays de la partition à laquelle le conduisait les dissensions suivies de massacres à l’occasion des dernières élections. 
Durant ces années le cordon ombilical liait très affectueusement le bébé Dahomey avec la mère patrie France et les cris de détresse à son endroit étaient fréquents. Aucun discours sans louanges à l’endroit de la mère patrie que d’ailleurs les anciens militaires « français » désormais sous le drapeau de leur pays d’origine et autres anciens combattants et fonctionnaires corroboraient très bien. 
Le vieux général, chef de l’état , de retour d’un séjour en France n’hésita pas à crier aux travailleurs en détresse du fait de difficulté de paiement des salaire : « je ne suis pas revenu les mains vides » 
Un coup d’état suivra et de jeunes officiers prendront le pouvoir. 
La fête de l’indépendance est particulièrement organisée et a été toujours très attendue de la population. Outre le défilé militaire avec le passage des para commandos toujours très attractif, elle a été toujours très variée et très colorée. 
Toutes les couches du peuple, de plus jeunes au plus vieux ont toujours un représentant pour sortir un numéro. A l’occasion d’une des dernières fête avant l’avènement de la révolution deux dah (dignitaires de collectivité) se sont exercé au balançoire un gbahoungbaloké (pousse_pousse) tiré par un tâcheron dont les bras n’étaient pas suffisamment armés pour la poussée des deux personnages installés qui avaient déjà mangé « bien haut »  
 
Un puissant mouvement étudiant et scolaire a aussi marqué la période avec ses revendications matériels mais aussi politiques dans un élan de patriotisme et de nationalisme qui invite les autorités du pays à la distance vis-à-vis de l’ancienne métropole considéré comme oppresseur et pilleur de nos intérêts et ressources.  
Il s’est souvent exprimé à travers des grèves et diverses activités qui parfois ont ébranlé les pouvoirs au point de déferler la gendarmerie et l’armée dans les établissements. Il s’en suivait des indignations ou des inquiétudes qui obligeait le pouvoir trouver de solutions rapides. 
 
Mais parfois cette répression sans merci qui conduit tous les élèves à renter dans les rangs  
Ce mouvement va donner naissance à des organisations d’intellectuels militant pour une gestion patriotique et nationaliste du pays. 
Celles-ci vont sensibiliser et former les élèves et étudiants au patriotisme et à l’esprit d’une indépendance réelle pour le pays. Cela a permis des mobilisations intenses autour des grands problèmes du pays surtout dans les lycées  
A la fin des années 70 deux grandes tendances toutes, anti-impérialistes animaient les milieux de la jeunesse : la ligue nationale patriotique et la jeunesse uni du Dahomey qui ont très versé dans un antagonisme qui va flétrir tout le bien et l’espérance attendus de telles initiatives  
 
Le syndicalisme durant cette époque a été aussi très actif avec des grèves souvent sauvagement matée avec arrestation voire déportation de responsables syndicaux. Cette vitalité du syndicalisme s’explique sûrement par la combativité héritée des grandes luttes conduites par les travailleurs organisés pendant les années de la colonisation. Des responsables syndicaux sous fortes menaces étaient conduits à la radio pour rappeler leurs collègues au boulot. Cela explique que les chefs de file disparaissaient dès la grève lancée 
Les conditions économiques du pays à l’époque et sa dépendance excessive de l’extérieur lui permettaient très peu de marge de manœuvre pour répondre aux vœux des travailleurs 
La presse 
 
En dehors des journaux tel JEUNE AFRIQUE et AFRIQUE ASIE ensuite qui venait de l’extérieur, le pays ne produisait que les dépêches de l’Agence Dahoméenne de Presse (ADP) avant la naissance de DAHO EXPRESS à l’avènement du docteur Emile Derlin ZINSOU au pouvoir  
Un périodique a néanmoins bouleversé la sérénité politique à l’époque. « LE GONG » revue éditée par l’élite, a beaucoup contribué à l’éveil politique. 
 
Dans les lycées et collèges s’est développé une floraison de journaux qui relayait dans leurs rubriques de nombreuses informations dont celles compilées à l’occasion des séances avec les aînées 
 
Cette partie de notre vie politique a connu un multipartisme marqué par l’ignorance des populations qui sont manipulées à des fins sordides par des politiques obsédés par le pouvoir (en mal de pouvoir).  
Mais les membres des partis ont souvent été fidèles au delà de toutes considération ethnique malgré les réprimandes Le pays a été à chaque élection soumis à de rudes épreuves qui l’ont parfois décliné vers la guerre civile. 
Mais l’intelligence et la sagesse finissent par prévaloir comme en 1970 où les trois « anciens leaders » (comme on les désignait à l’époque) en compétition ont jeté l’éponge pour se mettre ensemble à la suite d’élections qui on créé une fraction dangereuse rendant impossible le contact entre les diverses régions du pays. 
 
Le conseil présidentiel né de cette fraternisation n’à pas non plu résisté au démon des convoitises et des égoïsmes. De convoitises en convoitises, le malaise né va conduire une chute totale de l’autorité. Le pays ne serait plus gouverné. L’armé serait venu le 26 octobre ramasser un pouvoir par terre. 
Cette période mérite bien d’être taxé de néocoloniale. En effet elle prolongeait la période coloniale et les pratiques répressives n’avaient pas outre mesure évolué. L’autorité reste toujours fondée sur la terreur et les citoyens malgré l’ignorance générale des normes modernes faisaient l’effort de se conformer autant qu’ils le peuvent aux règles de l’état pour éviter tout déconvenue.  
L’état d’inculture des populations va favoriser une corruption insidieuse des fonctionnaires sur fond d’intimidations diverses 
Les hommes d’affaires se contentaient de corrompre les agents des impôts et laissaient cumuler des années durant, des dettes énormes auprès de l’état. 
La perception de la taxe civique faisait l’objet de beaucoup de soucis au sein de la population qui à l’occasion subit de nombreuses exactions surtout parmi les couches les plus démunies. 
Dans les zones rurales on assiste parfois à des scènes odieuses rappelant la période de l’esclavage. 
Des colonnes de gens miséreux, affalés par la faim étaient conduites par des commandos à la corvée ou plutôt travaux forcées pour non paiement d’impôt. 
Les commandos à l’époque sont des auxiliaires de la polices ou de la gendarmeries dont l’importance ne s’exprimait que par la terreur que suscitaient leur brutalité et leur méchanceté. 
Dans les villes les hommes puisque les femmes en étaient dispensées étaient suivis et acculés dans leurs plus profonds retranchements pour être arrêtés et forcés de payer au risque d’emprisonnement. 
Des musulmans à la prière de l’aube, étaient attendus à la sortie à une centaine distance quand même de la mosquée. Cela contraignait ceux qui n’avaient pas encore honoré leur devoir civique à y passer la journée. 
Un procès des plus insolite s’est déroulé au tribunal de porto novo. Un compatriote revenu du Gabon a du se cacher sous son lit à l’annonce de agents percepteurs. Ces derniers l’ont sorti tout nu du dessous ont voulu le conduire ainsi. Pour se soustraire au ridicule qu’on lui imposait, il envoya une bouteille qui vola en éclat sur la tête d’un percepteur. Un journaliste a pu écrire dans sa chronique judiciaire ce qui suit : « que ces percepteurs doivent avoir la tête dure ! Plutôt que la tête vole en éclat, c’est la bouteille qui est en morceau. » 
La terreur étaient donc la règle d’expression de l’état bien que nous proclamions « fraternté-justice – travail » et le leitmotiv de la démocratie proclamée reste « gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple. 
L’ignorance ambiante a favorisé beaucoup d’excès et obligé les populations à la résignation en attendant le sauveur  
 
Dans l’atmosphère de guerre froide très intense qui couvrait le monde et les luttes des peuples de Guinée-Bissau, d’Angola et de Mozambique pour libérer leurs pays, un nouvel élan de patriotisme et de nationalisme va embraser tout le pays.  
Le coup d’état du 26 octobre a suscité un enthousiasme général surtout parmi les jeunes intellectuels, les élèves et les étudiants. 
Les organisations de jeunes jusque là timides dans leur manifestations politiques s’exultent et s’exhibent. 
Les mois de novembre et décembre 1972 et ceux qui ont connu l’exhumation dans toutes les régions du pays des organisations et mouvements jusque là endormies ou en veilleuses. Des réunions, des pique-niques, des rencontres de tout genre et sous tous les modèles seront organisés pour répondre aux impératifs de la nouvelle politique qui exigent la participation de tous 
Le premier moment fort après la proclamation de la révolution annonçant la fin du Conseil Présidentiel fut la mise en place de la commission chargé de la rédaction du discours programme. A la suite d’échanges et conciliabules divers deux commissions vont proposer deux projets de programme au Gouvernement Militaire Révolutionnaire (GMR) 
 
La commission des jeunes encore appelée commission spéciale composée de cadres venus des organisations de jeunesse et des milieux étudiants et scolaires 
Et celle des anciens constituée surtout d’intellectuels proches du docteur Emile Derlin Zinsou. Ce groupe avait d’ailleurs été de zinsouiste, allusion faite à l’autoritarisme de son régime  
Le discours programme lu le 30 novembre serait plus proche de la proposition des jeunes , ce qui doit avoir refroidit les relation du docteur Emile Derlin Zinsou avec la commandant Mathieu Kérékou  
 
Le 30 novembre 1972 fut une journée pathétique pour la jeunesse. Après la célèbre incantation (elle serait offert par le père du capitaine Aïkpé) « la branche ne se cassera pas les bras du caméléon » une grande clameur envahit la salle du peuple de la présidence de la république. Puis les mots depuis longtemps attendus, objet de toutes les luttes même s’ils restent souvent entendu 
« La caractéristique fondamentale et la source première de l’arriération de notre pays est la domination étrangère » une autre clameur plus forte puis avec un plus d’effort l’orateur poursuit « l’histoire de cette domination est celle de l’oppression, de l’aliénation culturelle………etc. » les jeunes et leurs organisations étaient aux anges la révolution depuis longtemps attendue est là 
 
 
 
 
 
 
 

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Modifié en dernier lieu le 19.03.2008
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