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EDUCATION

COMMUNICATION SUR L’ETAT DES LIEUX DE L’ECOLE BENINOISE POUR LES SOURDS 
Par DAOUDA Machikouri  
Chef service scolarité et statistique  
Direction de l’Enseignement Technique 
 
L’Ecole Béninoise pour les sourds est née à l’initiative d’un américain noir sourd Andrew Foster et de la volonté de quelques citoyens béninois dont la préoccupation a rencontré l’adhésion du gouvernement. En 1977, et plus précisément le 16 février 1997 une communication adoptée en Conseil des Ministre autorise la création de l’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS). Le relevé des décisions administratives en date du 17 février 1977, relatif à la communication N° 149/77 stipule que : 
 
’’ Projet de création d’un centre de réhabilitation des sourds à Cotonou. 
Approuvé, 
 
Il est demandé au Ministre de la Fonction Publique et du Travail et au Ministre des Finances d’étudier et de régler le problème de la prise en charge du Camarade VODOUNOU Victor. 
 
Par ailleurs, le Ministre de l’Enseignement du Premier degré mettre à la disposition du Ministre de l’Enseignement Technique et Supérieur le Camarade WOWO Célestin, Instituteur à Abomey. 
 
Enfin, le Ministre des Enseignement Technique et Supérieur prendra les dispositions nécessaires pour l’envoi en stage, à IBADAN de deux enseignants dans le cadre du développement de cette école’’. 
 
Les recommandations du gouvernement ont été mises en exécution et l’école est née dans l’enceinte de l’archevêché à un moment où l’Etat a encore en charge tous les établissements et centres de formation professionnelle du pays. L’Ecole Béninoise pour les Sourds (ESB) est placée sous la tutelle de la DETP d’alors. 
 
L’engagement du gouvernement se limitait à la prise en charge du salaire des enseignants et L’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS) n’a connu d’autres attentions. Après la Conférence Nationale, avec la dénationalisation des établissements confessionnels, L’Ecole Béninoise pour les Sourds devait rechercher un autre site car le clergé devait reprendre ses droits sur son patrimoine. 
 
L’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS) renoue avec la difficulté majeure de trouver un site. Mais l’assistance de bienfaiteurs ne tarde pas à exprimer. 
 
Un parent fournit un terrain sis à Vèdoko et l’ambassade des USA par le biais du Corps de la paix finance la construction d’un module de trois classes. 
 
SITUATION ACTUELLE DE L’ECOLE 
 
Infrastructure Equipement 
 
Le module de trois classes de Vèdoko est à présent vétuste avec un toit entièrement détérioré. La saison est très difficile en raison de l’état du module. 
 
Cette situation est davantage compliquée en raison de la position du site complètement inondé pendant la période, rendant l’accès pratiquement impossible. 
 
Le mobilier aussi est vétuste et six (06) groupes pédagogiques se partagent le bâtiment en trois (03) classes jumelées. 
 
L’école n’est pas électrifiée et le milieu n’est pas prédisposé pour créer l’enthousiasme chez ces élèves handicapés. 
 
Un module de trois classes construit sur Programme d’Investissement Public (PIP) est disponible à Fidjrossè mais les usagers de l’école hésitent encore à fréquenter. 
 
Au plan pédagogique  
 
En dehors de la formation à l’utilisation des signes reçue à l’étranger et de la formation des instituteurs, aucune préparation systématique à la prise en charge du sourd par rapport au handicap n’est donnée aux enseignants. 
 
L’organisation du mobilier dans la classe se fait suivant le modèle traditionnel ses écoles primaires. Cela est-il compatible avec des capacités de suivi du sourd dont les performances dépendent du champ que peut couvrir sa vue. 
 
Aucune formation n’est prévue pour permettre aux enseignants une exploitation optimale des sens les plus performants chez les sourds. 
 
Ressources humaines 
 
L’école est créée avec un instituteur après un stage de quatre semaines subi au Nigéria sur le langage de signes. Il était assisté d’un Agent Permanent de l’Etat ayant subi la formation aussi. Aussi progressivement, de nouveaux enseignants sont arrivés remplacer ou compléter l’effectif en place. Ce personnel est confronté à de graves problèmes de carrières. Devant être assujettis aux mêmes examens professionnels que les instituteurs des écoles primaires, ils ne sont pas visités et se retrouvent abandonnés. Une situation qui n’augure pas d’un avenir pour l’école. 
Il importe que la carrière des enseignants soit envisagée au regard des diverses formations auxquelles ils sont assujettis (formation pédagogique/formation spécifique à l’handicap), que les référentiels de ces diverses formations soient conçus au regard des performances attendues des enseignants pour une bonne prise en main des apprenants. Outre le premier directeur, déjà à la retraite, qui a eu un perfectionnement dans le domaine de la communication avec les sourds aux Etats-Unis, les autres formateurs sont restés à leur première formation. 
 
Perspectives  
 
Nous devons commencer à bâtir de véritables normes pour l’école de sourd. L’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS) doit pouvoir devenir une référence pour les écoles de sourd. Elle doit être organisée pour faciliter effectivement l’entrée de nos compatriotes sourds dans la vie active. Les sourds aussi s’organisent pour apporter des réponses aux préoccupations liées à leur insertion. L’Association pour la Promotion de l’Emploi aux sourds (APES) se montre de plus en plus dynamique et ses réussites le montrent bien sur le terrain. Le Ministère de l’Enseignement Secondaire, de la Formation Technique et Professionnelle (MESFTP) devra compter avec elle pour une plus grande mobilisation autour de l’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS). 
 
Conclusion 
 
La situation de l’école est peu évoluée depuis sa création. La situation de pauvreté des parents de sourds ne contribue pas non plus à favoriser l’accès de nombreux sourds qui ont des difficultés pour rejoindre l’école. 
Une politique spécifique doit être envisagée à cet effet 
L’Ecole des Sourds du Bénin initialement créée par des bonnes volontés a été mis sous la tutelle de la Direction de l’Enseignement Technique et professionnel en 1977 par une décision du Conseil des Ministre. 
 
La formation est essentiellement limitée à l’enseignement primaire et la préparation au cep. Les conditions d’installation de l’école n’ont pas été des plus viables et les difficultés liées à la formation des enseignants et à la gestion de leur carrière sont demeurés sans changement depuis. 
 
Un atelier de réflexion en 2005 a suggéré quelques initiatives pour une meilleure prise en charge de l’établissement. 
 
Ce sont entre autres : 
 
- Améliorer l’état du site actuel ou prendre des dispositions pour faciliter l’accès au nouveau site du Fidjrossè en assurant l’ouverture des voies et la dotation de l’école, de bus de transport. 
- Prendre les dispositions pour faciliter la gestion régulière de la carrière des enseignants en tenant compte de leur spécificité. 
- Introduire la formation professionnelle dans les cursus de l’école 
 
Mais à ce jour les conditions de vie et de travail de l’établissement ont très peu évolué malgré les requêtes incessantes de la Direction de l’Enseignement Technique et les conclusions de l’atelier des 14 et 15 Décembre 2005 sur l’EBS. 
 
La nouvelle initiative vise à étudier la situation de l’Ecole Béninoise pour les Sourds (EBS) au regard des autres écoles de handicapés pour lui fixer le meilleur statut pour son évolution adéquate. 
 
Les conclusions devront préciser les attitudes attendues des différents ministères concernés par la vie de l’établissement et une relecture des dernières orientations sera faites pour des engagements susceptibles de mieux déterminer l’avenir de la formation dans cet établissement. 
 

(c) machikouri daouda - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 24.06.2008
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