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EDUCATION

 
ETATS GENERAUX DE L’EDUCATION, MEN OCT.90 
 
I – DIAGNOSTIC DU SYSTEME ACTUEL DE L’ETP 
 
Les insuffisances et problèmes du système actuel de l’ETP se situant fondamentalement aux niveaux ci-après :  
 
• En premier lieu, à celui des établissements d’ETP : 
 
- infrastructures dégradées et inopérationnelles dans la grande majorité des établissements ; 
 
- insuffisance et même obsolescence de l’équipement et du matériel didactique ; 
 
- insuffisance (et même inexistence) des budgets de fonctionnement notamment des ateliers de formation ; 
 
- insuffisance de formation et absence de perfectionnement professionnel et pédagogique des formateurs ; 
 
- très faible pertinence des programmes et inadéquation entre la formation reçue et le marché du travail, découlant des mêmes programmes de 1977. 
 
• En second lieu, au niveau des jeunes issus des établissements d’ETP et entrant en entreprise :  
 
- manque de pratique professionnelle qui conduit à une productivité réduite ; 
 
- inadaptation et décalage des mentalités acquises par rapport au milieu professionnel, notamment le secteur informel. 
 
• Enfin au niveau des entreprises, 
 
- absence de structures de formation dans la plupart des Petites et Moyennes Entreprises ; 
 
- équipement et outillage insuffisants et souvent obsolètes ; 
 
- absence d’initiation pédagogique des responsables de formation et des ateliers ; 
 
- apprentissage conçu plus comme une utilisation d’une main-d’œuvre non rémunérée que comme un processus de formation. 
 
II – ORGANISER DE MANIERE NOUVELLE L’ETP : DE LA QUESTION DE SON ORIENTATION  
 
L’ETP désigne «toutes les formes et tous les degrés du processus d'éducation où interviennent, entre l'acquisition de connaissances générales, l'étude de techniques et de sciences connexes et l'acquisition de compétences pratiques, de savoir-faire, d'attitudes et d'éléments de compréhension en rapport avec les professions pouvant s'exercer dans les différents secteurs de la vie économique et sociale » (25e session de l’UNESCO, décembre 1989). 
 
Voilà qui met clairement en relief la place et l’importance de l’ETP dans le processus de développement de tout pays et les conditions incontournables que constituent, à ce propos, son développement et sa promotion pour pouvoir répondre aux exigences de compétence, compétitivité, créativité et d’esprit d’initiative. 
 
Organiser de manière nouvelle l’ETP en vue de l’amener à la hauteur de ses ambitions légitimes pose la question de la définition d’une politique sectorielle et des objectifs à atteindre. 
 
Pour sortir de son ornière généraliste et théorique et accorder une plus grande place à une formation plus professionnelle et plus pratique et compétitive, l’ETP doit se rapprocher le plus possible des réalités de l’emploi et des besoins d’une économie sinistrée certes mais qui, à la faveur du processus du Renouveau Démocratique actuellement en cours dans notre pays, orientera fortement son redressement et son développement vers l’entreprise privée avec tout ce que cela implique d’exigences. Par conséquent, la philosophie et les principes qui guideront les actions à entreprendre doivent reposer sur un caractère professionnel plus poussé des différentes filières de formation d’une part, la réhabilitation et la revalorisation de l’apprentissage traditionnel ainsi que la promotion des technologies traditionnelles d’autre part. Il s’agit fondamentalement de promouvoir une politique de «l'éducation au service du développement » et par conséquent, ce faisant, de tenir davantage compte de la vocation économique de notre pays et de son niveau de développement en facilitant l’insertion de la grande majorité des jeunes dans le secteur artisanal et traditionnel. 
 
Ce qui exige, de chacun et de tous, l’impulsion d’une politique volontariste de reconversion des mentalités et des attitudes. 
 
Cette professionnalisation de l’ETP exige :  
 
a) – Une adaptation des programmes de formation aux réalités économiques et aux besoins exprimés par les professionnels eux-mêmes qui seront désormais et effectivement associés à cette tâche au sein d’une structure nationale appropriée, par exemple un Conseil National de la Formation Technique Professionnelle (CNFTP). 
 
b) – Une réforme des méthodes de formation, 
 
- en renforçant les activités pratiques d’atelier en vue de permettre à l’élève d’être plus opérationnel en intégrant le milieu de l’emploi ; 
 
- en systématisant et en renforçant les stages obligatoires en entreprise afin qu’à sa sortie de formation, l’élève soit suffisamment informé des réalités du milieu de l’emploi ; 
 
- en introduisant dans les programmes de toutes les filières des cours pratiques d’initiation à la gestion des entreprises (surtout des PME-PMI) en vue de préparer les élèves à des initiatives de production utiles réduisant les exercices-poubelle, coûteux et non motivants. Ces activités doivent essentiellement permettre d’assurer la formation dans une ambiance plus proche des réalités des milieux de production ; chaque établissement doit ainsi tendre vers un complexe «formation – production » pour une formation plus active et plus stimulante dans le sens de la créativité ; 
 
- en créant au sein des établissements des activités de maintenance (bâtiments, mobilier et équipement technique) en vue de réduire le coût d’entretien, d’assurer la survie de l’équipement et de développer la conscience professionnelle ; 
 
- en renforçant l’action des enseignants par des interventions de spécialistes issus directement du milieu de l’emploi dans le cadre d’une redynamisation des relations «ECOLE-ENTREPRISE» . 
 
Au total, il s’agira, en impulsant une nouvelle dynamique aux relations «école-entreprise» d’évoluer progressivement d’un enseignement technique et professionnel trop généralitique et théorique vers l’édification d’un système de formation plus axé sur la compétence, la compétitivité, la créativité, l’esprit d’initiative et autres aptitudes au travail productif et qui, par conséquent, allie judicieusement, au cours du cursus, la formation à l’école et l’apprentissage du travail de production en entreprise. 
 
III – DES STRUCTURES 
 
Cette orientation de l’Enseignement Technique et Professionnel et les ambitions légitimes qui y sont liées impliquent le renforcement du système formel, la promotion des technologies traditionnelles dans les coopératives-écoles, le soutien à l’apprentissage dans les lycées et collèges techniques et les ateliers polyvalents des CEG, les cours professionnels de promotion sociale, la prise en charge de la formation des handicapés, autant de domaines à mettre en œuvre et à gérer avec efficacité en vue de résorber le chômage et promouvoir l’auto-emploi. 
 
La gestion efficace et harmonieuse de ces différents domaines de formation dans le cadre de l’application conséquente d’une politique nationale cohérente en la matière exige une structure forte et privilégiée sous la tutelle du Ministère de l’Education Nationale. C’est pourquoi la Commission de l’Enseignement Technique et Professionnel propose la création d’un secrétariat d’Etat à l’enseignement technique et professionnel près le Ministère de l’Education Nationale. Il est utile de préciser à ce niveau que certains pays de la sous-région (TOGO, CAMEROUN, COTE-D’IVOIRE, ….) ont fait de ce secteur un département ministériel. Notre proposition, quant à elle, s’inscrit dans le souci : 
 
- d’une part d’éviter «un amalgame incohérent au sein du Ministère de l'Education Nationale» ; 
 
- d’autre part et surtout de garantir enfin à l’Enseignement Technique et Professionnel un cadre d’expression à la mesure de l’ampleur et de la complexité de ses tâches, de son importance dans le processus de développement du pays et pouvant sauvegarder sa survie, son efficacité au sein du Ministère de l’Education Nationale. 
 
- En tout état de cause, le redéploiement de l’Enseignement Technique et Professionnel formel apparaît comme une nécessité impérieuse si l’on veut conjurer le chômage d’au moins 400 000 jeunes d’ici à 1992. Par ailleurs, pour permettre aux opérateurs du secteur privé et aux autres Ministères Techniques qui, actuellement contrôlent directement leurs propres structures de formation, de se retrouver pour procéder régulièrement à la mise en commun de leurs préoccupations, de leurs efforts de réflexion et d’action et de leurs moyens humains, matériels et financiers en vue de la réussite de la mission collective nationale, il s’avère nécessaire de créer à cet effet un Conseil National de la Formation Technique Professionnelle (CNFTP) qui sera placée sous la présidence du Ministère de l’Education Nationale et se chargera, entre autres : 
 
- Des missions d’études, de recherche et de programmation de la formation ; 
 
- Des missions de coordination, de synthèse et d’évaluation ; 
 
- Des missions d’animation et d’information notamment par l’organisation de journées de l’Enseignement Technique et Professionnel. 
 
Ainsi, il sera possible d’impliquer les partenaires socio-économiques dans un processus de participation effective à la valorisation et à l’amélioration des performances du secteur, d’autre part à créer la dynamique de relation et d’actions avec les autres ministères techniques pour qu’ils appréhendent le Ministère de l’Education Nationale comme un département-ressources dans les préoccupations de leurs domaines de compétences et qu’ils acceptent que le Ministère de l’Education Nationale ait une approche globale du secteur, intégrant donc toutes les structures et projets de formation, qu’il en ait la tutelle ou non. 
 
Cette implication des partenaires socio-économiques (employeurs des secteurs privés et para-publics, des entreprises de toutes tailles, représentants des travailleurs de toutes catégories socio-professionnelles) à travers le CNFTP, aura l’avantage pour le Ministère de l’Education Nationale de trouver au niveau de cet organe un terrain privilégié de dialogue et d’échange d’idées et d’expériences, propice à faire dégager des consensus sur les options fondamentales relatives à la promotion de l’Enseignement Technique et Professionnel. 
 
IV – DES MODES DE RECRUTEMENT DES ELEVES  
 
Les modes de recrutement reposent sur la nécessité : 
 
1- de faire en sorte que l’Enseignement Technique et Professionnel se démarque de l’Enseignement Général par une organisation qui lui soit particulière, répondant davantage à des besoins structurels et fonctionnels ; 
 
2 – de l’asseoir, par ailleurs, sur une formation de base solide (par rapport au domaine et au niveau de formation) qui permette à l’apprenant qui aurait choisi l’une ou l’autre des filières de formation de s’y mouvoir aisément et d’y progresser régulièrement. 
 
Il s’agira par conséquent de définir, plus rigoureuses et conformes aux exigences de la formation, les bases de recrutement à divers niveaux dans les établissements d’Enseignement Technique et Professionnel. A cet effet, seront institués des concours d’entrée aux divers niveaux de recrutement ; des efforts doivent être entrepris de la part de l’Etat pour accorder, autant que possible, des bourses aux élèves les plus méritants et de parents moins nantis. 
 
Toutefois, il est important de souligner à ce niveau que la situation désastreuse de notre économie et les données incontournables du PAS auxquelles nous a contraints ce désastre national commandent de comprendre et d’accepter que tous les lauréats recrutés ne puissent pas obtenir de bourses et que les inscriptions à titre privé ne pourront pas être supprimées totalement dans les conditions actuelles. 
 
V – DES PROGRAMMES ET EQUIPEMENTS 
 
L’orientation préconisée par l’Enseignement Technique et Professionnel et qui s’appuie sur la nécessité de former des techniciens adaptés aux caractéristiques et aux besoins des différents secteurs d’activités de développement de notre pays impose une démarche dans la conception des programmes qui pourraient s’articuler autour des points ci-après : 
 
1 – Etude et recensements des caractéristiques et besoins des différents secteurs d’activités (formels et informels) dans notre pays. 
 
2 – Etude qualitative des postes identifiés et concernés par la formation. 
 
3 – Mise en forme des objectifs à atteindre à la fin du cursus de formation. Ces objectifs devant être formulés en terme de capacité et de savoir-faire par rapport aux opérations et exigences du métier. 
4 – Concertations et séances de travail avec les cadres techniques et les usagers des entreprises et services du secteur concerné en vue de leur nécessaire contribution et de leur approbation du cursus de formation. 
 
5 – Formalisation des objectifs intermédiaires. 
 
6 – Rédaction des programmes et des manuels de formation. A ce niveau, une attention particulière doit être portée sur les séquences de travaux d’application qui constituent le nœud même de la formation professionnelle. 
 
Une telle démarche permettra : 
 
- de déterminer les filières existantes à maintenir ou à supprimer et les nouvelles filières à ouvrir ; 
 
- de fixer des quantitatifs annuels des élèves par filière ; 
 
- d’adapter les programmes au fur et à mesure des sorties de promotions ; 
 
- d’associer les responsables et cadres techniques des diverses entreprises et services aux évaluations intermédiaires et finales ; 
 
- de préparer et de programmer les stages pratiques en entreprise ; 
 
- de réaliser des travaux d’application utiles et rentables. 
 
A ce niveau, est encore particulièrement mise en relief l’importance du CNFTP, cadre approprié d’une bonne conduite de la démarche et qui pourra constituer, pour ce faire des commissions techniques spécialisées qui prendront les dossiers en charge. 
 
VII – PROPOSITIONS DE TACHES ET PROGRAMMATION 
 
- ACTIONS IMMEDIATES  
 
- Création d’un conseil nationale de la formation Professionnelle et au sein de laquelle une commission sera chargée d’élaborer les textes sur l’apprentissage, les moyens d’établir les relations avec le secteur informel, les modalités d’utilisation de la taxe d’apprentissage ; 
 
- Création d’une commission interministérielle pour faire le point des actions diverses engagées et à engager au bénéfice des divers handicapés (sensoriels, moteurs, mentaux, etc.). 
 
- Création d’une structure d’inspection et de méthodologie propre à l’enseignement technique et professionnel ; 
 
- Recyclage des professeurs ; 
 
- Création d’une commission chargée d’étudier le problème de l’administration des établissements de formation. 
 
 
 
 
ACTIONS A COURT TERME 
 
- Révision des programmes et des spécialités existantes et introduction de nouvelles filières et étude des modes de recrutement suivant les niveaux et spécificités des établissements de formation ; 
 
- Formation des formateurs aux qualifications adéquates dans les disciplines où les besoins sont ressentis ; 
 
- Intégration dans les corps de l’Enseignement Technique et Professionnel des enseignants des écoles médico-sociales et des complexes agricoles ; 
 
- Formation d’inspecteurs de l’Enseignement Technique et Professionnel ; 
 
- Organisation des structures de l’apprentissage, des coopératives-écoles et des cours de promotion sociale. 
 
MOYEN TERME  
 
- Réfection et équipement des collèges d’Enseignement Technique et Professionnel là où le besoin se fait sentir et création dans chaque établissement d’une structure d’entretien et de maintenance. 
 
Les états généraux de l’Education, réunis à Cotonou du 2 au 8 octobre 1990, dans le souci de promouvoir le renforcement de l’Enseignement Technique et Professionnel au Bénin, recommandent : 
 
1 – La création du Conseil National de la Formation Technique et Professionnelle qui sera chargé d’élaborer les textes sur l’apprentissage, la relation entre le secteur formel et le secteur informel ; 
 
2 – La création du secrétariat d’Etat à l’ETP ; 
 
3 – La révision des textes organiques régissant les instituts de santé ; 
 
4 – L’introduction de nouvelles filières de formation et la révision conséquente des programmes. 
 
Les Etats Généraux de l’éducation réunis du 2 au 8 octobre au stade de l’Amitié recommandent : 
 
- La création d’un service chargé de l’orientation professionnelle à l’Enseignement Technique et Professionnel ; 
 
- La réouverture progressive des internats dans les établissements d’Enseignement Technique Commercial et Industriel ; 
 
- Le relèvement du taux de bourse allouée aux élèves des Complexes Polytechniques et singulièrement à ceux des CP Agricoles. 
 
Les Etats Généraux en déduisant que les problèmes de la formation des formateurs deviennent une exigence incontournable pour le succès de l’école béninoise en général et de l’Enseignement Technique en particulier, recommandent : 
 
1 – l’envoi en stage dans les Instituts spécialisés des cadres enseignant dans les Complexes d’ETP. 
 
2 – L’ouverture à l’Ecole Normale Intégrée de Lokossa de la filière gestion et le recrutement en vue de leur formation des enseignants dont les spécialités existent dans cette école. 
 
3 – Le reclassement des intéressés dans les corps appropriés après leur formation conformément aux textes en vigueur. 
 
4 – L’intégration des cadres formateurs de santé et des complexes agricoles dans le corps des personnels de l’Enseignement Technique et Professionnel pour ceux qui en feraient la demande.  
 
 

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Modifié en dernier lieu le 10.03.2008
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