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SYNDICALISME ET POLITIQUE 
 
Un débat vieux comme le monde oppose syndicalisme et politique, censés s’exclure mutuellement en raison de la dissemblance des objectifs respectifs poursuivis. Mais l’auteur de l’article montre qu’il est idyllique de croire que politique et syndicalisme puissent s’ignorer aussi superbement. Car, cite t-il un homme politique burkinabè “si vous ne faites pas la politique, la politique, elle, vous fera ! ” 
 
 
Un débat aussi vieux que le monde et qui n’est pas près d’être clos, est sans doute celui relatif aux rapports entre politique et syndicalisme. Celui-ci rappelle le vieux débat sur le sexe des anges. L‘on a souvent soutenu, avec force conviction, qu’il existe entre le monde de la politique (prise dans son sens le plus élevé) et celui non moins respectable du syndicalisme la même différence que celle qui sépare le jour et la nuit ou, pour utiliser une image plus prosaïque, la distance qui sépare le ciel de la terre. Syndicalisme et politique s’excluraient mutuellement en raison de la dissemblance des objectifs respectifs poursuivis. A la politique, entendue dans le sens noble “de la gestion de la cité”, est assignée la mission de lutte pour la conquête et l’exercice du pouvoir d’État. Et rien, de ce point de vue, n’est aussi passionnant que “jouir du pouvoir”, pour reprendre le titre fort suggestif de l’ouvrage de Bertrand de Jouvenel ! 
Au syndicalisme est assignée, selon une formule désormais classique, la mission traditionnelle de “défense des intérêts matériels et moraux des travailleurs”. II s’ensuit par conséquent que ces deux activités humaines peuvent théoriquement évoluer de manière parallèle ou autonome, sans peut-être jamais se croiser. Mais cette conception idyllique des choses peut induire en erreur, car il y aurait quelque naïveté. 
 
Vous pouvez l’obtenir en cliquant sur ce lien : (vous devez d’abord disposer de Acrobat Reader) syndicalisme et politique 

 
Edouard Martin, le non-dit entre syndicalisme et politique 
Michel VAKALOULIS Docteur en philosophie, maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris-VIII 1 janvier 2014 à 17:06 
 
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TRIBUNE 
 
L’annonce par Edouard Martin, syndicaliste CFDT d’ArcelorMittal, de sa candidature comme tête de liste du Parti socialiste aux élections européennes de mai 2014 dans la région Grand-Est a suscité moult réactions pour le moins contrastées. 
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Figure de proue de la lutte finale des métallos lorrains contre la fermeture des hauts fourneaux de Florange, son entrée en politique par la grande porte bouscule et interpelle tous azimuts, à commencer par la base ouvrière désabusée qui ne dispose guère de statut social autre que celui de «rescapée» de la désindustrialisation. 
 
Le PS se réjouit de cette «belle prise» et, au passage, de son écho médiatique qui lui permet d’expliciter, à peu de frais, son «désir d’ouverture sur le mouvement social». Sa désouvriérisation sociologique, sa déradicalisation idéologique et programmatique rendent encore plus pathétique ce retentissant «débauchage». Quand un «petit ouvrier» a une «grande gueule», il peut se faire entendre jusqu’au sein du Parlement européen. Stigmatiser la reconversion politique d’un syndicaliste qui a conquis sa respectabilité en allant jusqu’au bout de son combat serait une attitude empreinte de «mépris de classe». 
 
Certains dirigeants de la droite, au contraire, instruisent le procès en illégitimité de ce passage du syndicalisme à la politique qui ne se ferait pas, à en croire Jean-Pierre Raffarin, dans «un climat de grande sincérité». Les futurs adversaires électoraux d’Edouard Martin lui reprochent, d’un air médisant, moqueur et parfaitement hypocrite, de «désespérer» la classe ouvrière, voire de l’avoir trahi. 
 
Quant à l’opinion, elle apparaît, à coups de sondages interposés, divisée, déconcertée. 
 
Or, ce qui pose problème, et qui reste à débattre sur le fond, ce n’est pas l’appel du politique ni le choix personnel de se mesurer au suffrage universel. 
 
Le point aveugle est plutôt l’incohérence apparente d’un syndicaliste qui, après avoir dénoncé avec virulence la «lâcheté complice» et le «mensonge opportuniste» de la classe politique, droite et gauche confondues, face à la catastrophe industrielle de Florange, se rallie, sans rien enlever à la superbe de son engagement, à ceux qu’il accusait hier de «trahison». En novembre 2012, Edouard Martin disait encore vouloir être «le pire cauchemar du gouvernement», aujourd’hui, il fait presque rêver le PS. 
 
Le contraste ressort encore plus nettement si l’on considère que le «débouché politique» se situe en stricte dichotomie par rapport à l’engagement syndical. C’est ici que le bât blesse. Paradoxalement, le mouvement syndical ne s’est jamais autant référé à des enjeux politiques comme aujourd’hui. Mais les relationsentre partis et syndicats restent très distendues. Elles existent, effectivement, mais elles sont intermittentes, anecdotiques, «au coup par coup». Si la rencontre avec la politique est inéluctable, elle n’en demeure pas moins embarrassante. 
 
Les politiques, qui méconnaissent le mouvement syndical, ont du mal à se faire une idée claire, et surtout convaincante, du nouveau type de rapports qu’il faudrait construire avec lui. Il est frappant que les partis de gauche vacillent, selon les circonstances, entre une attitude d’assimilation - incorporation à son égard et une attitude de rejet pur et simple. Qu’ils soient dans l’opposition ou au gouvernement, leur posture est indécise et contradictoire. 
 
Les syndicalistes, qui craignent l’instrumentalisation et l’infériorisation, tendent souvent à refouler la dimension politique de leur action. 
 
L’incapacité des partis de gouvernement de faire des choix stratégiques en rupture avec les politiques austéritaires et libérales qui s’abattent sur les populations accentue la tendance à fuir la politique institutionnelle à force de ne plus s’y reconnaître. 
 
Cela conduit à la désaffiliation politique du militantisme, notamment à la fin de la «double appartenance», syndicale et partisane. D’où deux tentations. La première consiste à faire l’impasse sur le politique en se recentrant exclusivement sur la revendication professionnelle stricto sensu. La seconde tentation est de faire à la place des politiques. Sans l’assumer complètement, par petites touches, imperceptiblement. Le risque encouru ici est de se tromper de lieu de débat en voulant combler, par un effet de substitution périlleux, le «trou noir» de la politique institutionnelle. 
 
Or, le désinvestissement politique du militantisme syndical comporte le danger inhérent de renforcer la fracture politique, de laisser le jeu politique se faire et se défaire «entre pairs et experts». Le démarquage excessif par rapport au politique peut s’avérer aussi nuisible que la subordination au système des partis. En fait, il est impossible de construire l’indépendance syndicale sur les ruines de la crédibilité partisane. La logique du «tous pourris» finit par subvertir toute forme de militantisme. 
 
Encore faut-il que la politique institutionnelle cesse de capituler devant les pouvoirs économiques et remplisse les tâches qui sont les siennes comme lieu d’arbitrages démocratiquement arrêtés en identifiant des leviers de la transformation sociale. C’est à cette condition que le passage au politique du syndicalisme n’est pas un changement d’élément ni un retournement de situation, mais un engagement citoyen global pour mettre les politiques devant leurs responsabilités aussi bien en France qu’en Europe. 
 
Dernier ouvrage paru : «Précarisés, pas démotivés ! Les jeunes, le travail, l’engagement», éditions de l’Atelier, 2013. 
Michel VAKALOULIS Docteur en philosophie, maître de conférences en sciences politiques à l’université Paris-VIII 
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